Un rapport pour mieux prendre en compte les violences faites aux femmes et l’inceste

Après plus de 3 ans de travail et plus de 30 000 témoignages recueillis, la Civiise (Commission d’enquête sur les violences sexuelles faites aux femmes) présente un rapport contenant 82 préconisations pour améliorer la prise en compte de l’inceste et des violences faites aux femmes, notamment en Martinique.

Ce rapport, qui compte une trentaine de pages, affirme que notre société a échoué mais assure aux victimes qu’elles ne sont plus seules et qu’elles seront entendues.

Les victimes se félicitent de la prise en compte de leur parole

Fabienne Sainte-Rose, présidente de l’AMEVI (Association mille et une victimes d’inceste), s’est exprimée sur ce sujet lors d’une interview avec RCI. Elle se réjouit que la parole des victimes ait enfin été prise en compte.

Dans le rapport de la Civiise, on ne se contente pas de dire qu’il y a eu 27 000 témoignages, il faut entendre que ce sont des témoignages de souffrance qui ont été passés sous silence et des soins qui n’ont pas été apportés. Ces témoignages-là permettent de dire : « attention, vous avez fermé les yeux et les oreilles mais comment on fait, aujourd’hui, pour réparer et continuer à vivre malgré ces souffrances et surtout comment on arrête ça. 160 000 enfants qui continuent à être violés chaque année, ce n’est juste pas possible. »

Les chiffres alarmants du rapport

Le rapport met en avant la réalité des faits en présentant quelques chiffres effrayants. Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles et on estime que 5,4 millions d’hommes et de femmes ont été victimes dans leur enfance. Seulement 3% des agresseurs ont été condamnés.

Les axes majeurs du rapport

Après avoir recueilli les témoignages, la Civiise a défini ses préconisations qui s’articulent autour de 4 axes principaux : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin et la prévention.

Pour le repérage des enfants victimes, le rapport insiste sur l’importance de libérer la parole et demande aux professionnels d’adopter une attitude volontariste.

Le deuxième axe propose notamment de rendre imprescriptibles les viols et les agressions commis contre les enfants, une demande prioritaire des victimes.

Le troisième axe concerne la réparation et met l’accent sur la garantie de soins spécialisés et adaptés aux victimes, ainsi que sur la mise en place d’un parcours de soins renouvelable si besoin.

Enfin, le dernier axe met en avant la nécessité de la prévention, tant auprès des victimes que des agresseurs récidivistes. Le rapport propose le maintien du nombre de structures dédiées à ce sujet, y compris la Civiise elle-même, qui risque de disparaître au 1er janvier prochain selon le gouvernement.

Plusieurs associations se mobilisent pour lutter contre cette disparition programmée.

Source : RCI