Un voyage d’étude au Brésil pour les agriculteurs martiniquais
Une cinquantaine d’agriculteurs martiniquais s’envolent ce vendredi 10 novembre pour le Brésil. Ils participent à un voyage d’étude et de découverte des exploitations agricoles et des centres de recherches en agriculture et en pêche de la région de Bélèm, dans l’état du Para.
Objectifs du voyage
Ce voyage est organisé par l’APER, l’Association pour la promotion de l’économie rurale dans la région de Bélèm, dans l’état du Para. Lucien Adenet, président de l’APER, explique les objectifs de ce déplacement :
Il s’agit de faire découvrir aux agriculteurs ce qu’on appelle une agriculture basée sur la diversification avec association de cultures, et ceci en zone aride, en zone sèche. On nous a expliqué là-bas que ce sont des agriculteurs qui sont dans une coopérative, ils sont nombreux. Ils ont monté ces différentes exploitations, tout simplement parce que le Brésil a comme objectif de mettre en place une agriculture nourricière, d’abord pour la population, et puis ensuite, le surplus sera exporté. C’est ce que nous prônons depuis très longtemps à Martinique, au niveau de l’APER. L’agriculteur, c’est a fonction principale, c’est de nourrir la population et c’est le surplus qui doit être destiné à l’exploitation, contrairement à ce qu’on nous a contraint de faire depuis très longtemps avec des monocultures d’exploitation.
Visites de sites agricoles variés
Pendant leur séjour qui se déroulera jusqu’au 18 novembre, les agriculteurs visiteront une quinzaine de sites différents. Au programme : des exploitations de cacoyer, de manioc, d’agrumes, une exploitation en zone marécageuse, une ferme de buffles ainsi qu’une ferme piscicole.
Découverte de l’agriculture syntropique
Durant ce voyage, les agriculteurs martiniquais auront l’occasion de découvrir les rudiments de l’agriculture syntropique, une méthode typique du Brésil. Lucien Adenet explique cette pratique :
C’est une agriculture qui est mise en place, je disais, au Brésil depuis très longtemps. Depuis environ une trentaine d’années, on essaie de faire des expérimentations de ce type dans les pays d’Europe. Il y a un certain nombre de pratiques qui sont mises en évidence. Il faut qu’il y ait une couverture constante du sol, tant par de la matière organique que par des plantations à haute densité, c’est-à-dire des plantations qui sont compactes. Cette agriculture permet d’avoir une production importante de biomasse. Il faut aussi réaliser une gestion intense par élagage et fourchage. Il faut aussi dans cette agriculture une répartition spatiale des systèmes de plantes et une synchronisation de leurs croissances dans le temps.
Source : RCI