La construction d’un canal par Haïti a créé une crise diplomatique avec la République dominicaine. Cette crise survient dans un contexte déjà tendu en raison de l’immigration haïtienne. Le président dominicain a décidé de fermer la frontière en réaction à la construction du canal. Cette frontière est déjà fortement militarisée, avec des centaines de soldats déployés le long de la rivière qui sépare les deux pays. Les portes de la frontière sont désormais closes, ce qui a entraîné l’annulation de tous les vols entre les deux pays.

Tension à la frontière

La présence militaire dominicaine est impressionnante. Des soldats armés sont partout et un hélicoptère survole la zone. Cette fermeture de la frontière a un impact économique important, notamment pour le marché de Dajabon, qui génère des millions de dollars de pertes. Des milliers de personnes qui se rendent habituellement à ce marché ne peuvent plus le faire.

Le Canal

Le président dominicain considère que la construction du canal par Haïti constitue une violation des traités binationaux. Il s’agit d’une provocation selon lui, et il a fait de ce sujet un enjeu électoral. En effet, il est candidat à sa réélection en 2024 et les relations avec Haïti font partie de son programme politique. Il a même lancé la construction d’un mur entre les deux pays pour empêcher l’immigration clandestine.

Impact économique

La fermeture de la frontière a également un impact économique important. Haïti est le deuxième destinataire des exportations dominicaines, représentant 8,4% des exportations. De plus, de nombreux produits périssables destinés à être exportés vers Haïti ne peuvent plus l’être. Le gouvernement dominicain a annoncé des mesures de compensation pour soutenir les producteurs.

Retour à Haïti

Malgré la fermeture de la frontière, une barrière frontalière piétonne est ouverte deux fois par jour pour permettre aux Haïtiens de retourner dans leur pays. Cependant, de nombreux travailleurs haïtiens qui opèrent des mouvements pendulaires quotidiens ou de plusieurs jours sont maintenant bloqués en République dominicaine.

La situation inquiète également les militants des droits des Haïtiens en République dominicaine. Ils craignent une montée de la xénophobie et soulignent que les expulsions continuent malgré la crise.

Source : RCI