L’abandon de la vente à perte
L’idée de la vente à perte, annoncée par la Première ministre Elisabeth Borne dans le but de faire baisser les prix à la pompe, ne sera pas mise en place. Emmanuel Macron a déclaré que cette menace sera gardée, mais ne sera pas incluse dans le texte de mercredi en Conseil des ministres. À la place, le gouvernement souhaite demander à la filière de faire un prix coûtant, ce qui fera l’objet d’une réunion avec la Première ministre.
De plus, le président a annoncé une nouvelle aide destinée aux travailleurs les plus modestes pour compenser le prix élevé du carburant. Cette aide pourrait atteindre 100 euros par voiture et par an.
Cette mesure a été bien accueillie par Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), qui la considère comme une alternative meilleure que la vente à perte. Aucun distributeur n’a souhaité commenter ou n’a répondu immédiatement. La Confédération des commerçants de France a quant à elle demandé la mise en place d’une commission de suivi d’impact sur l’ensemble des commerces de proximité de la vente à prix coûtant du carburant.
Levée de boucliers contre la vente à perte
La vente à perte, prévue pour début décembre et d’une durée de six mois, a suscité une forte opposition. Les distributeurs E.Leclerc, Carrefour, Intermarché et Système U se sont tous opposés à cette mesure. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour et président de la FCD, a souligné devant l’Assemblée nationale que l’interdiction de la revente à perte est un principe important du commerce depuis 1963. Environ la moitié des stations-service en France sont exploitées par des grandes surfaces.
Un projet de loi sur l’inflation alimentaire
Le projet de loi qui sera présenté en conseil des ministres portera principalement sur l’inflation alimentaire, mais avec une portée incertaine. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé vouloir avancer la clôture des discussions annuelles avec les fournisseurs agro-industriels au 15 janvier, au lieu de mars. Emmanuel Macron souhaite trouver un accord sur la modération des marges dans le secteur avec les grands industriels. Des contrôleurs seront chargés de procéder à des vérifications. Ces annonces interviennent dans un contexte d’inflation élevée des prix des produits alimentaires, bien que cette inflation ait commencé à ralentir.
Cependant, rien ne garantit que les renégociations aboutiront à des baisses de tarifs. Les industriels affirment que leurs coûts de production n’ont pas baissé et que le repli de certaines matières premières n’est pas significatif. Les supermarchés, de leur côté, soulignent que les hausses consenties lors du précédent cycle de négociation étaient basées sur des anticipations de hausses de coûts qui ne se sont que partiellement confirmées.
À la fin du mois d’août, l’exécutif avait annoncé avoir trouvé un accord avec les grands acteurs de la distribution pour stopper la hausse, voire faire baisser les prix de 5 000 références.
Source : RCI