Réduction du nombre de navires autorisés chaque jour

Depuis le 30 juillet, le nombre de navires autorisés chaque jour à traverser le canal de Panama a été réduit de 40 à 32. De plus, leur tirant d’eau, c’est-à-dire la hauteur de la partie immergée du bateau, a été réduit à 44 pieds (13,4 mètres).

Prolongement des mesures pour un an

Ces mesures devraient être prolongées pour une durée d’un an, à moins que de fortes pluies ne surviennent dans le bassin versant du canal entre septembre et novembre, permettant ainsi de remplir les lacs. C’est ce qu’a déclaré Ilya Espino, administratrice adjointe du canal, à l’AFP. Cette décision vise à aider les clients du canal à mieux planifier leurs futurs passages.

Embouteillages de navires

Les restrictions ont entraîné une conséquence spectaculaire : des embouteillages de navires se forment de part et d’autre du canal, en attente de pouvoir le traverser. Le nombre de navires en attente est passé de 130 à 160 au cours du mois d’août. De plus, le temps d’attente a considérablement augmenté, passant de trois à cinq jours à jusqu’à 19 jours, avant de revenir à 11 jours aujourd’hui. Cette situation pose problème et cause des retards, comme l’a reconnu Mme Espino.

Le canal de Panama et son importance

Le canal de Panama, d’une longueur de 80 kilomètres, offre un accès direct entre la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique, permettant ainsi de contourner le continent sud-américain. Il représente 6% du commerce maritime mondial et est principalement utilisé par les États-Unis, la Chine et le Japon. Pour déplacer les navires dans les écluses, il est nécessaire d’utiliser de l’eau de pluie, qui est déversée depuis un bassin formé par les lacs Gatún et Alajuela. Cependant, ce bassin souffre actuellement du manque de précipitations et doit également approvisionner en eau potable la moitié de la population du pays.

Recherche de nouvelles sources d’eau

Face à cette situation, les responsables du canal mènent des études pour trouver de nouvelles sources d’eau. L’administrateur du canal, Ricaurte Vásquez, a récemment déclaré qu’il était nécessaire de trouver des solutions pour continuer à être une voie de première importance du commerce international, sous peine de disparaître. En attendant, la réduction du tirant d’eau entraîne une diminution de la capacité de chargement des navires et donc des revenus issus des péages payés par les porte-conteneurs.

Prévisions de baisse des revenus

Pour l’année 2024, l’Autorité du canal prévoit une baisse du nombre de tonnes de marchandises transitant par l’isthme, passant de 518 millions en 2022 à moins de 500 millions. Cela entraînerait une baisse des revenus d’environ 200 millions de dollars, sur un chiffre d’affaires total des péages qui avait dépassé les 3 milliards de dollars l’année dernière. Mme Espino tient toutefois à tempérer la situation en affirmant qu’il s’agit d’une situation qui durera un an et qu’elle ne devrait pas être pire que la pandémie de Covid-19.

Source : RCI