Le repreneur idéal pour Air Antilles
La rédaction de RCI Guadeloupe a abordé la question du repreneur idéal pour Air Antilles. Privé ou public, quel serait-il ? Cette compagnie aérienne met en évidence les difficultés de déplacement entre les îles de la Caraïbe. En effet, malgré les tentatives de construction d’un réseau régional élargi, ces initiatives se sont souvent soldées par des échecs. Cependant, le transport aérien reste une véritable solution de désenclavement dans l’Arc Antillais.
Les difficultés des transporteurs
Caroline Romney, consultante en tourisme du cabinet Aiguillage, observe que les difficultés sont nombreuses pour les transporteurs dans la région. Les îles des Caraïbes sont de petits territoires avec une population limitée et un niveau de vie plutôt faible. Les échanges entre ces îles sont également rares, ce qui limite les ouvertures de lignes proposées par les compagnies aériennes.
Un marché divisé en sphères
La spécialiste remarque que le marché du transport aérien dans les Caraïbes est divisé en trois sphères assez hermétiques : francophone, hispanophone et anglophone. Les compagnies ont tenté de s’ouvrir vers d’autres destinations telles que le Costa Rica, le Panama ou encore Trinidad et Tobago, mais ces initiatives se sont rapidement essoufflées. Les sphères restent entre elles et les ouvertures vers les autres sphères sont rares.
Les coûts d’exploitation élevés
Les coûts d’exploitation dans la région sont également très élevés en raison du morcellement du territoire. Chaque décollage et atterrissage d’un avion engendre une consommation importante de carburant ainsi que des taxes et redevances aéroportuaires. Les compagnies régionales doivent donc faire face à des coûts d’exploitation conséquents à chaque vol.
Le développement du transport aérien dans les Caraïbes
Caroline Romney affirme que le développement du transport aérien dans les Caraïbes ne se fera pas seulement par des partenariats entre compagnies, mais également par des accords entre les États. Air Antilles avait déjà commencé à créer des partenariats, notamment avec la compagnie basée à Saint-Martin, pour mettre en place un véritable réseau de compagnies aériennes desservant les petites villes de la Caraïbe. Cependant, il n’existe pas d’accord de ciel ouvert dans cette zone, contrairement à d’autres régions du monde.
Les complications réglementaires
Le processus de desserte d’une île comme Saint-Domingue par une compagnie aérienne est très compliqué. Il faut demander à l’État des droits de trafic, ce qui est fastidieux. De plus, chaque île est soumise à une réglementation différente (européenne ou américaine), ce qui limite les accords entre elles. L’association des États de la Caraïbe travaille sur l’unification de la région par voie maritime et aérienne afin d’homogénéiser la réglementation dans ce bassin.
Source : RCI