Une exposition sur les trésors de naufrages
En ce moment, le centre des Découvertes des sciences de la terre de Saint-Pierre accueille une exposition sur les vestiges de la piraterie, intitulée « Trésors de naufrages ». Cet événement permet aux petits et grands de plonger dans l’univers fascinant des marins d’antan à travers des objets récupérés dans les fonds marins.
Des archéologues invités pour l’occasion
Afin de rendre cette exposition encore plus enrichissante, l’association organisatrice, l’ARVPAM (Association de Recherches et de Valorisation du Patrimoine Archéologique sous-marin de la Martinique), a invité deux archéologues renommés : Jean Soulat, Docteur en archéologie et directeur du programme archéologie de la piraterie, et Alexandre Coulaud, responsable de recherches à l’INRAP Nouvelle Aquitaine et Outremer.
Un sujet encore largement sous-exploré
Jean Soulat souligne l’importance de l’archéologie de la piraterie, un domaine de recherche relativement récent qui a vu le jour dans les années 60-70 aux États-Unis et qui se développe aujourd’hui en Europe, notamment en France. Son objectif est d’étudier les contextes archéologiques liés à l’occupation pirate aux XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècles. Cependant, il précise qu’à ce jour, seules huit épaves ont été inventoriées, attestées et partiellement fouillées par l’archéologie dans le monde, dont seulement deux dans la Caraïbe. Il insiste donc sur le fait qu’il reste encore beaucoup de travail à faire dans cette région, notamment autour de la Guadeloupe et de la Martinique, où se trouvent des repaires et des zones de relâche des pirates.
Des pirates bien loin des clichés
Quant à Alexandre Coulaud, il souligne que la piraterie va bien au-delà des clichés véhiculés par les films et les livres. Selon lui, les pirates ne sont pas tous des guerriers avec une jambe de bois, un cache-œil, un perroquet sur l’épaule et une béquille sous le bras. En réalité, ils sont souvent des marins de carrière qui se lancent dans la piraterie pour diverses raisons, comme changer d’horizon ou s’enrichir. Parfois, ce sont des personnes pauvres qui n’ont pas d’autres moyens de survie que de devenir pirates. Ils sont avant tout des voleurs, des revendeurs et des contrebandiers. Tout ce qu’ils capturent est destiné à être revendu, que ce soit des épices ou des esclaves. Les pirates étaient une population omniprésente dans les villes de la Caraïbe, et on estime qu’au plus fort de la piraterie, ils étaient près de 3 000.
Source : RCI