Nouvelles dispositions pour le bac 2023/2024

La rentrée de l’année scolaire 2023/2024 apporte son lot de changements pour le baccalauréat. Tout d’abord, les épreuves de spécialités, qui étaient initialement prévues en mars, seront désormais déplacées au mois de juin. Cette décision fait suite aux critiques selon lesquelles les épreuves en mars entraînaient de l’absentéisme et une démotivation chez certains élèves. En Guadeloupe, la FSU souligne que de nombreux établissements ne proposent pas toutes les spécialités, ce qui crée des inégalités. Selon Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU, cela est dû à un problème d’orientation, car certains élèves se retrouvent sans possibilité de choisir une spécialité proche de chez eux, ce qui entraîne souvent un décrochage scolaire. Il propose donc de revenir sur les fermetures de postes pour que l’offre de spécialités soit plus répartie dans l’Académie.

De plus, dans le cadre de l’épreuve du grand oral au bac, les 5 minutes consacrées au projet d’orientation des élèves seront supprimées au profit d’un temps plus long consacré aux savoirs. Pour le bac français, le nombre de textes au programme pour les épreuves orales sera réduit de 20 à 16 afin de les approfondir et de mieux les préparer.

Réintroduction des mathématiques dans le tronc commun en première

Une autre nouveauté de cette rentrée est la réintroduction des mathématiques obligatoires pour tous les lycéens de la filière générale en première. À partir de septembre, les élèves qui n’ont pas choisi la spécialité mathématiques auront une heure et demie de cours supplémentaire par semaine consacrée à cette discipline.

Heure de soutien et « Devoirs faits » obligatoires en 6e

Pour renforcer les apprentissages dès le collège, une heure par semaine de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques sera mise en place en 6e. Cette heure sera assurée notamment par des enseignants d’école élémentaire et chaque élève en bénéficiera. Afin de permettre l’introduction de cette heure de soutien, l’heure de technologie en classe de sixième sera supprimée. Par ailleurs, le dispositif « Devoirs faits » sera rendu obligatoire en 6e, permettant aux élèves de faire leurs devoirs au collège. Cependant, Bruno Daniel, président de la FCPE de Martinique, doute de la faisabilité de cette mesure et souligne la nécessité d’une discussion entre les acteurs concernés.

Hausse de rémunérations, pacte et remplacements

La hausse de rémunérations des enseignants, annoncée par Emmanuel Macron en avril, entre en vigueur cette rentrée. Cela permettra à tous les enseignants de gagner plus de 2 000 euros net par mois, avec une partie inconditionnelle et une partie conditionnée à de nouvelles missions. Parmi ces missions, le ministère met en avant le remplacement systématique des enseignants absents pour de courtes durées dans les collèges et lycées. Cependant, selon Valérie Vertale-Loriot, co-secrétaire académique SNES FSU de Martinique, cette annonce ne sera pas tenable en raison du manque d’attractivité du métier et du nombre de postes vacants. Gabriel Attal, quant à lui, réaffirme qu’il y aura un professeur devant chaque classe grâce à ce pacte. Le SNES FSU se dit opposé à ce pacte, considérant qu’il n’y a pas d’augmentation de salaire mais uniquement une augmentation des tâches et des missions.

Renforcement des savoirs fondamentaux et nouvelles évaluations

Une grande attention sera portée au renforcement des savoirs fondamentaux dès le primaire. En CP, deux heures par jour seront consacrées à l’apprentissage et à la pratique de la lecture. En CM2, les élèves devront produire au moins un texte écrit par semaine. Pour les élèves de CM1 en difficulté en lecture, une pratique quotidienne renforcée sera mise en place, notamment par la lecture de textes longs. De plus, de nouvelles évaluations nationales seront organisées en français et en mathématiques dès cette année pour les élèves de CM1 et de 4e, afin de mieux repérer les élèves en difficulté.

Changements pour Parcoursup

La modification du calendrier des épreuves de spécialité du bac devrait également avoir un impact sur Parcoursup. En effet, ces épreuves ne seront plus prises en compte lors de la sélection pour les formations de l’enseignement supérieur. Cette décision est saluée par Philippe Gendrey, président de la Fapeg, qui estime que les élèves seront ainsi traités de manière équitable. Il souligne également que les coefficients des spécialités faussent les notes et que la sélection devrait se faire principalement sur les contrôles continus, encourageant ainsi les élèves à travailler régulièrement.

Réforme du lycée professionnel et découverte des métiers au collège

Au lycée professionnel, une nouveauté de cette rentrée est que les élèves en période d’entreprise percevront une rémunération, alors qu’auparavant ils ne l’étaient pas. Au collège, des temps de découverte des métiers seront mis en place en 5e, 4e et 3e. Un référent découverte des métiers sera chargé de coordonner ces actions dans les établissements.

Lutte contre le harcèlement

Le harcèlement scolaire est devenu une priorité nationale pour cette rentrée, suite au suicide d’une adolescente en mai dernier. Un plan interministériel sera mis en place pour lutter contre ce phénomène. Une nouveauté est que désormais, un élève responsable de harcèlement scolaire pourra être transféré dans une autre école, évitant ainsi d’imposer un changement à la victime. De plus, un auteur de cyberharcèlement contre un élève d’un autre établissement pourra être sanctionné.

Interdiction des abayas à l’école

Enfin, le port de l’abaya, une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, sera interdit à l’école en France au nom de la laïcité. Les chefs d’établissement recevront des directives à ce sujet et pourront les transmettre aux familles concernées.

Source : RCI