Un individu d’origine tchétchène a poignardé mortellement un enseignant et a grièvement blessé deux personnes dans une cité scolaire à Arras. Cet homme, Mohammed Mogouchkov, était fiché S et était sous surveillance de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Selon une source renseignement, il s’agit d’un individu radicalisé dont le potentiel était connu, mais qui a subitement décidé de passer à l’acte, ce qui rendait sa neutralisation difficile. Cette attaque a eu lieu dans un contexte de crainte d’attentats islamistes en France, en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas.
Mohammed Mogouchkov, âgé d’une vingtaine d’années, est arrivé en France en 2008 et est de nationalité russe. Il était fiché S et était suivi activement par la DGSI. Il avait été contrôlé la veille de l’attaque, sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée. Selon la source renseignement, il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques depuis cet été. Ses conversations téléphoniques n’avaient pas révélé ces derniers jours d’éléments laissant présager un passage à l’acte. Un de ses frères avait été interpellé en 2019 par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué, puis pour apologie du terrorisme, et il est actuellement incarcéré.
Le président Emmanuel Macron s’est rendu sur les lieux de l’attaque, accompagné des ministres de l’Education et de l’Intérieur. L’enseignant tué a reçu des coups de couteau à la gorge et au thorax. Parmi les deux blessés, il y a un agent du lycée atteint de plusieurs coups de couteau et un enseignant dans un état d’urgence relative. Aucun élève de l’établissement n’a été blessé. Un enseignant de philosophie présent lors de l’attaque a décrit un mouvement de panique lorsque les élèves ont été confrontés à l’homme armé.
L’agresseur a initialement agressé un membre du personnel de la cantine, puis s’est dirigé vers l’enseignant qui est décédé. D’après le récit d’une source policière, le professeur blessé est intervenu pour défendre son collègue. L’agresseur s’est ensuite rendu au secrétariat pour voir le proviseur, sans succès, avant de descendre dans la cour où il a agressé un agent technique. Il a ensuite été maîtrisé et arrêté par la police.
Mohammed Mogouchkov ne pouvait pas être expulsé car il bénéficiait d’une protection contre l’éloignement en raison de son arrivée en France avant l’âge de 13 ans. Plusieurs membres de sa famille ont été interpellés dans le cadre de l’enquête.
Suite à cette attaque, un large périmètre de sécurité a été établi autour de l’établissement. Les élèves ont été confinés et ont ensuite été autorisés à quitter l’établissement. La classe politique a exprimé son effroi et les députés ont suspendu leurs travaux pour observer une minute de silence. Le renforcement de la sécurité dans les établissements scolaires a été demandé par Gabriel Attal et Gérald Darmanin. Le député Eric Ciotti a quant à lui demandé à Emmanuel Macron d’activer l’état d’urgence.
Depuis l’attaque contre Charlie Hebdo en 2015, la France a été le théâtre de plusieurs attentats jihadistes, faisant plus de 260 morts. Le pays continue de faire face à des projets d’attentats islamistes régulièrement déjoués par la police.
Source : RCI