Condamnation d’un capitaine de gendarmerie pour homicide volontaire
Un capitaine de gendarmerie a été condamné en appel mardi à Lyon à sept ans de prison pour « homicide volontaire » suite à une intervention qui a eu lieu en 2018 à Baie-Mahault en Guadeloupe. Le ministère public avait initialement requis 15 ans de prison à l’encontre de l’accusé, Romain Dobritz, qui avait déjà été condamné à cinq ans de prison lors de son premier procès devant les assises de Guadeloupe.
Cette condamnation a été qualifiée de « décision particulièrement lourde » par l’avocat de la famille de la victime, Paul Sollacaro. Il a également souligné que ce type de procédure contre un membre des forces de l’ordre était rare. En plus de sa peine de prison, Romain Dobritz est également banni à vie de la fonction publique.
Une décision controversée
Les avocats de l’accusé, Florian Lastelle et Archibald Celeyron, ont exprimé leur sentiment mitigé à propos du verdict. Ils ont déclaré que bien que la cour n’ait pas retenu la légitime défense plaidée par leur client, elle n’a pas suivi non plus la logique répressive de l’accusation.
Modification de la qualification des faits
La cour d’assises d’appel du Rhône a modifié la qualification des faits en retenant l’accusation d' »homicide volontaire », alors que la cour d’assises de Guadeloupe avait initialement retenu le chef de « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Cette modification de qualification est la raison pour laquelle le parquet a fait appel du premier verdict et a demandé un dépaysement de l’affaire à Lyon.
Les circonstances de l’intervention
La victime était sous le coup d’investigations pour des cambriolages en série de commerces en Guadeloupe, causant des préjudices mineurs, selon Me Sollacaro. Le 11 mars 2018 au soir, la victime était poursuivie en voiture par Romain Dobritz et l’un de ses collègues. Ces derniers ont fait une queue de poisson à la victime pour la forcer à s’arrêter. Une vidéo tournée depuis un commerce voisin montre la victime enclencher la marche arrière tandis que Romain Dobritz, à pied, tire à sept reprises, même lorsque le véhicule s’éloigne de lui. L’accusé a affirmé avoir agi en légitime défense, soutenant que le véhicule avançait, mais les images vidéo contredisent cette déclaration.
Me Sollacaro a souligné que l’accusé avait maintenu cette version jusqu’à la fin du procès, ce qui explique la sévérité du verdict. Il a ajouté que la peine de Romain Dobritz était une conséquence directe de ses mensonges.
Source : RCI