MSF suspend ses activités dans un centre médical à Port-au-Prince

Médecin sans Frontières (MSF) a annoncé jeudi suspendre ses activités dans un centre médical de la capitale haïtienne Port-au-Prince après qu’une de ses ambulances a été attaquée à proximité et un patient exécuté par des personnes armées.

L’attaque s’est déroulée mardi après-midi à quelques mètres du Centre d’urgence de Turgeau, près du centre-ville, précise l’organisation dans un communiqué.

Alors qu’un convoi de deux ambulances quittait la structure avec des patients à bord, dont un homme récemment admis en état critique, « une dizaine d’individus armés » ont surgi et ont fait barrage.

Après avoir tiré des coups de feu en l’air et inspecté l’intérieur de l’habitacle, ces derniers ont ordonné « à la seconde ambulance de faire marche arrière pendant qu’ils (extrayaient) le patient de la première », rapporte MSF.

Le groupe armé a ensuite roué de coups l’homme avant de l' »exécuter de plusieurs balles à bout portant », puis de prendre la fuite.

« MSF demeure l’une des dernières organisations internationales à délivrer des soins de santé dans la capitale haïtienne et ne peut pas accepter que ses ambulances soient violemment attaquées et des patients abattus en pleine rue », a réagi Benoît Vasseur, chef de mission pour MSF, cité dans le communiqué.

La terreur omniprésente à Port-au-Prince

Plusieurs centres médicaux ont fermé ces dernières années dans la capitale haïtienne, minée par la terreur omniprésente des groupes armés.

Afin d’analyser les causes de cette attaque et de réévaluer les risques sécuritaires, le centre « restera fermé pour une durée indéterminée », indique MSF, qui poursuit toutefois ses activités dans d’autres établissements de la capitale.

Le Centre d’Urgence de Turgeau accueillait depuis 2021 environ 80 à 100 patients par jour, selon MSF.

Haïti ravagé par la violence des gangs

Le petit Etat caribéen est ravagé par la violence des gangs qui contrôlent 80% de la capitale, le nombre de crimes ayant atteint des records, selon l’ONU.

Face à cette crise sécuritaire et humanitaire qui n’en finit plus, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné en octobre son accord pour l’envoi en Haïti d’une mission multinationale menée par le Kenya afin d’aider la police haïtienne.

Cette mission pourrait arriver sur place « au courant du premier trimestre 2024 », espère l’ONU.

Source : RCI