L’infertilité : un sujet tabou en Martinique

L’infertilité est au cœur de l’actualité ces derniers jours. Lors de sa dernière conférence de presse, Emmanuel Macron, le président de la République, a indiqué qu’il fallait faire tomber les tabous autour de ce sujet. Et pour cause : 3 millions de personnes en France seraient touchées par cette difficulté à procréer…

Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé qu’un grand plan sera mis en place autour de ce sujet intimement lié selon lui à la baisse démographique en France.

La situation en Martinique

Les docteurs Cynthia Bichara-Petit et Sarah-Lyne Jos, sont médecins biologistes spécialisées en assistance médicale à la procréation. Invitées de la rédaction de RCI Martinique ce lundi matin (22 janvier), elles en disent davantage sur les chiffres au niveau local.

À la Martinique, on estime qu’1 couple sur 4 n’arrive pas à avoir une grossesse après un an de rapports sexuels. Soit environ 14 000 personnes si on fait le calcul

Une baisse de la qualité du sperme

Malgré ces chiffres conséquents, le sujet semble encore demeurer tabou à la Martinique.

On a tendance beaucoup à imputer les questions de fertilité à la femme, c’est elle qui porte l’enfant donc, naturellement, on a tendance à penser que la femme sera souvent mise en cause dans les questions d’infertilité. Or, hommes et femmes sont à part égales dans les diagnostics de l’infertilité. Ces dernières années, on a mis en évidence la baisse de la qualité du sperme. C’est un problème de santé publique qui est mondiale. On voit, ici, en Martinique, des profils avec des altérations significatives des paramètres spermatiques. Ce qui entraîne des difficultés sévères au niveau de la fertilité

Le centre AMP de Clairière

Situé à Clairière (Fort-de-France), le centre AMP (Assistance Médicale à la Procréation) du Laboratoire Bio Santé traite environ 300 couples par an. Il pratique plusieurs activités : la fécondation in vitro, la fécondation in vitro par injection, l’insémination… On peut également conserver les gamètes et les embryons », décrit le docteur Cynthia Bichara-Petit.

Depuis la loi de bioéthique de 2021, cette activité a évolué : les hommes et les femmes peuvent conserver, avec une limite d’âge fixée par la loi, sans raison médicale. On attend le feu vert règlementaire mais on va bientôt mettre en place ceci pour la population martiniquaise en forte demande, surtout avec les femmes martiniquaises atteintes d’endométriose qui aimeraient conserver car cette maladie assez présente dans nos territoires peut entraîner beaucoup plus d’infertilité que chez une femme non atteinte d’endométriose

Source : RCI