Une loi pour favoriser l’accompagnement psychologique des femmes victimes de fausse couche
Le 7 juillet dernier, une loi a été promulguée afin de favoriser l’accompagnement psychologique des femmes victimes de fausse couche. Désormais, les sage-femmes ont la possibilité d’orienter leurs patientes vers le dispositif « Mon Parcours Psy » dans toutes les situations où cela s’avère nécessaire, que ce soit suite à une fausse couche, pendant une grossesse ou en cas de dépression post-accouchement.
De plus, les femmes concernées pourront bénéficier d’un arrêt maladie sans jours de carence. Cette mesure vise à reconnaître la souffrance psychologique qu’elles peuvent endurer suite à une fausse couche.
Une mesure étendue également aux partenaires
Il est important de souligner que le partenaire d’une patiente ayant subi une fausse couche pourra également être orienté vers le dispositif « Mon Parcours Psy ». Cela permet de reconnaître que la souffrance psychologique peut également affecter le conjoint dans ces circonstances difficiles.
Cependant, les professionnels de santé attendent encore des précisions sur les modalités pratiques de mise en œuvre de cette mesure. L’Agence Régionale de Santé et l’assurance-maladie seront chargées de sa réalisation.
Une reconnaissance de la souffrance vécue par les parents
Mathilde Edmond-Mariette, présidente de l’association « Zetwal An Ciel » et elle-même victime d’une fausse couche, se réjouit de l’application de cette loi. Selon elle, cela constitue une avancée pour les femmes et une reconnaissance de la souffrance qu’elles peuvent endurer après un événement aussi traumatique.
C’est important de marquer un temps d’arrêt après un événement aussi traumatique. En tant qu’association qui accompagne les parents endeuillés, c’est une belle reconnaissance de la souffrance, une reconnaissance sociétale, que peuvent ressentir les parents. Cela marque aussi une reconnaissance de l’état psychologique dans lequel on peut se retrouver dans ces circonstances-là. On attendrait aussi une reconnaissance pour les pères, même si physiologiquement, c’est bien nous qui portons le bébé.
La présidente de l’association souligne également que la Martinique connaît un taux élevé de fausses couches, avec plus d’un cas par jour. Elle déplore ces chiffres alarmants et estime qu’il est primordial de revoir la prise en charge médicale pour éviter ces drames.
Les indicateurs de péri-natalité sont deux à trois fois supérieurs à l’Hexagone. On a une marge de progrès énorme avec des morts, à la naissance ou pendant la grossesse, qui pourraient être évitées. La question de l’accès aux soins est fondamentale car ça participe à ces indicateurs défavorables. La Martinique est un désert médical, cela demande de repenser la prise en charge et d’inciter les gens à aller consulter et d’avoir un suivi régulier.
Source : RCI