Les aides financières pour les résidents en Ehpad
Un rapport remis au gouvernement souligne que les aides financières dont peuvent bénéficier les résidents en Ehpad pour payer leur séjour sont jugées illisibles et inéquitables. La députée Christine Pirès-Beaune affirme que ce domaine nécessite un changement incontournable. Elle a été chargée d’une mission sur les montants restant à la charge des résidents et de leurs familles par la Première ministre Elisabeth Borne. Actuellement, les trois quarts des seniors en Ehpad sont contraints de puiser dans leur épargne ou demander l’aide de leur famille faute d’une pension de retraite suffisante.
Seulement 21% des résidents demandent l’Aide sociale à l’hébergement (ASH), une prestation spécifiquement prévue pour les résidents en Ehpad. Cette aide suscite des réticences car elle implique une contribution financière des familles et une récupération sur le patrimoine de la personne âgée après son décès. De plus, les aides varient d’un département à l’autre et ne sont pas équitablement réparties. Les ménages modestes sont moins soutenus que les plus aisés, ces derniers bénéficiant d’une réduction fiscale qui ne s’applique pas aux plus modestes qui ne paient pas d’impôt.
Une réforme globale du financement des Ehpad
Pour remédier à cette situation, la députée PS préconise une réforme globale du financement des Ehpad. Selon elle, cette réforme devrait être confiée exclusivement aux agences régionales de santé plutôt qu’aux départements. Cette remise à plat est nécessaire afin d’éviter que les établissements en difficulté financière augmentent les tarifs facturés aux résidents. Mme Pirès-Beaune propose également de transformer l’actuelle réduction d’impôt en crédit d’impôt pour réduire le reste-à-charge. Cela permettrait aux plus modestes de bénéficier de cette aide.
Une nouvelle allocation universelle et solidaire d’autonomie en établissement
En plus de ces propositions, la députée propose un scénario plus ambitieux. Elle suggère la création d’une nouvelle « allocation universelle et solidaire d’autonomie en établissement ». Cette allocation serait modulée en fonction des revenus et remplacerait toutes les aides actuelles telles que l’ASH, l’allocation personnalisée d’autonomie, l’aide au logement et les avantages fiscaux. Dans ce nouveau système, les familles des résidents et les gestionnaires des Ehpad privés à but lucratif pourraient également être mis à contribution financière selon un barème connu de tous. Les gestionnaires des Ehpad privés à but lucratif devraient alors payer une redevance annuelle aux pouvoirs publics.
Source : RCI