La lutte contre les trafics de drogue en France

Un mois après son séjour aux Antilles début novembre, le directeur de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les conduites Addictives (Mildeca) a été auditionné au Sénat en ce début de semaine, dans le cadre de la Commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France.

En réponse aux parlementaires, Nicolas Prisse a plaidé pour des plans d’intervention sur tout le territoire national, et aux Antilles-Guyane, afin de contrer ces trafics qui concernent aussi les Outre-Mer, tant sur la circulation que la consommation.

La consommation de drogue en Martinique et en Guadeloupe

Interpellé d’ailleurs par la sénatrice martiniquaise Catherine Conconne sur la consommation des jeunes, le directeur de la Mildeca, Nicolas Prisse, a livré son analyse d’abord sur les habitudes de consommation :

La consommation était traditionnellement centrée sur le cannabis. On sait aujourd’hui qu’effectivement, la cocaïne devient un des produits de consommation en Martinique comme en Guadeloupe.

La prévention et les cibles prioritaires

Il s’est ensuite étendu sur l’évaluation de la prévention et ses cibles prioritaires :

On n’en fait sans doute pas assez, mais je dirais que pour les plus jeunes, on le fait plutôt bien. J’ai visité notamment un certain nombre d’écoles. C’est moins spectaculaire, si j’ose dire, parce que ça se passe un peu plus dans l’intimité des classes et des établissements, mais c’est tout ce qu’on appelle le travail sur les compétences psychosociales. Redonner de l’estime de soi à des gamins qui en ont perdu. Travailler en confiance avec les adultes, respecter l’autorité, se respecter soi-même.

L’importance des parents dans la prévention

Pour le directeur de la Midelca, les parents doivent être au centre de ces campagnes :

La question des parents est fondamentale aussi. Les campagnes d’information, de prévention, de mise en avant des risques, elles doivent d’abord s’adresser aux parents. On a fait un film sur le cannabis avec France Télévisions il y a quelques années. J’étais sidéré, il y avait une dame qui disait « Moi, je préfère que ma fille fume un joint plutôt qu’une cigarette ». Ça témoigne quand même d’une vraie perte de repère aussi. Ce n’est pas bien du tout de fumer des cigarettes à 14 ans, j’entends bien, mais on voit bien qu’il y a quand même à apporter là aussi des éléments aux adultes concernant les clés sur les motifs d’usage, la manière de réagir et puis surtout apporter des éléments sur la dangerosité de certains produits et se mettre d’accord là-dessus.

Source : RCI