Rejet du recours du préfet de Martinique
Le tribunal administratif de Schœlcher a rejeté le recours du préfet de Martinique qui souhaitait suspendre une délibération de la Collectivité Territoriale de Martinique reconnaissant le créole comme langue officielle, au même titre que le français. Cette décision a été qualifiée d’acte instituant et de dignité par Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la CTM.
Une victoire symbolique
Serge Letchimy considère que cette reconnaissance de la langue créole est le résultat d’un combat linguistique mené avec résilience et résistance. Il s’agit également d’un hommage aux militants et élus qui se sont battus pour cette cause. Néanmoins, il insiste sur le fait qu’il aurait préféré que cette reconnaissance se fasse dans le dialogue et la construction.
Affirmer une identité et collaborer avec le gouvernement français
Pour Serge Letchimy, il est important de dépassionner le débat et d’entamer une réelle collaboration avec le gouvernement français sur cette question. Il espère que le gouvernement finira par prendre conscience de la nécessité de conjuguer l’appartenance à une République dans l’égalité, tout en permettant l’expression d’une différence et la valorisation de l’identité martiniquaise.
Le préfet fait appel
Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a fait appel de la décision du tribunal administratif. Il conteste la légalité de l’article 1er de la délibération de la CTM et a demandé la suspension provisoire de cet article en attendant le jugement au fond.
Une décision saluée par l’avocat de la CTM
Alex Ursulet, avocat de la CTM, considère que la décision du tribunal est à la hauteur du courage de la délibération prise par la Collectivité. Il affirme que ce combat est pour la République et non contre celle-ci. Selon lui, il est maintenant temps que le Président de la République, Emmanuel Macron, prenne une décision concernant la reconnaissance du créole comme langue officielle aux côtés du français.
Source : RCI