Comment se déroule la réalisation d’un atlas de la biodiversité ?

Le projet d’atlas de la biodiversité est actuellement à sa première phase, qui consiste à rencontrer les mairies et à faire connaître le projet lors d’événements tels que la journée écocitoyenne de Grand-Rivière.

Dans un deuxième temps, il faudra rassembler toutes les données déjà collectées, qui sont dispersées dans différentes structures en Martinique, comme l’explique Melvin Beatrix, chargé de mission Atlas de Biodiversité communale.

En Martinique, de nombreuses données ont été collectées et sont éparpillées dans différentes structures.

L’inventaire de la biodiversité commencera réellement à la fin de l’année et sera réalisé selon un cahier des charges en cours d’élaboration.

Quels sont les partenaires de ce projet ?

Trois partenaires apportent leur soutien au PNRM (Parc naturel régional de Martinique) pour la réalisation de l’Atlas de biodiversité. Le sanctuaire Agoa pour les cétacés, l’association Le Carouge pour les oiseaux et le Conservatoire Botanique National de Martinique pour la flore.

Chacun de ces partenaires apporte son expertise dans son domaine respectif. Par exemple, le recensement des oiseaux est un processus long qui s’étend normalement sur une période de 10 ans afin d’obtenir des tendances fiables. L’association Le Carouge a commencé son recensement en 2012 sur 4 sites et compte désormais 28 sites de comptage d’oiseaux en Martinique.

Le Conservatoire Botanique National a déjà identifié certaines spécificités. Par exemple, l’Erigéron Polycladus pousse uniquement sur la côte entre Grand-Rivière et Macouba, ce qui en fait une espèce unique. La liane à barique, une espèce protégée, pousse également sur la commune de Grand-Rivière.

Les mairies jouent également un rôle essentiel dans ce projet, comme le souligne Melvin Beatrix, chargé de mission Atlas de Biodiversité communale.

Il est essentiel d’impliquer les mairies car ce projet ne peut pas fonctionner sans elles. Dans chaque commune, nous organisons des événements avec les mairies, nous rencontrons les élus et la population, car les connaissances proviennent également du grand public.

Quels sont les objectifs de cet Atlas de biodiversité ?

Le PNRM a jusqu’à juin 2025 pour finaliser cet Atlas, qui prendra la forme d’une carte disponible en version papier et numérique.

Il y aura également des expositions itinérantes dans les communes, des bokantaj scientifiques dans les services techniques des communes, des plénières avec les élus, etc. Différentes formes de restitution seront assurées, mais le rapport sur chaque commune avec une carte sera le document principal.

L’idée principale de cet Atlas de biodiversité est de guider les élus dans leurs plans d’aménagement, en veillant à ce qu’ils soient en accord avec la biodiversité présente sur leurs territoires. L’objectif est que personne ne puisse dire qu’il n’était pas au courant.

Guillaume Viscardi, directeur du Conservatoire Botanique National de Martinique, souligne les raisons pour lesquelles il est important de préserver la biodiversité :

La biodiversité est un patrimoine naturel et culturel. Par exemple, l’Erigéron Polycladus ne pousse qu’en Martinique et en Dominique, ce qui en fait des endroits uniques au monde, car ces espèces n’existent que là. Elles sont peu étudiées, mais elles peuvent également abriter des molécules intéressantes pour l’homme. De plus, elles vivent en relation avec des insectes, des bactéries, des parasites, des prédateurs, etc., et c’est cela qui constitue la biodiversité et fait que notre nature est résiliente, elle nous aide et nous protège.

Comment le public peut-il participer à cet Atlas de biodiversité ?

Oui, le public est même encouragé à partager ses connaissances. Christelle Béranger, responsable du service valorisation de la biodiversité et des espaces naturels au PNRM, explique pourquoi :

Nous faisons participer la population pour qu’elle nous transmette des informations sur la faune et la flore. Il s’agit d’un véritable partage de connaissances afin de mieux connaître la biodiversité des communes.

En plus des ateliers participatifs qui seront bientôt organisés, les personnes peuvent déjà remplir un questionnaire sur la biodiversité de leur commune lors des événements. Elles peuvent également géolocaliser sur une carte interactive ce qu’elles considèrent comme des points importants de biodiversité.

Ils peuvent cartographier leurs observations, placer les espèces d’intérêt, les espèces dangereuses et même les activités socio-économiques importantes. Ensuite, nous compilons les informations de la carte et du questionnaire dans une base de données.

Source : RCI