Les bienfaits du « Dry January »
Le « Dry January », qui consiste à ne pas consommer d’alcool pendant un mois, est unanimement perçu comme une initiative positive. Après les excès des fêtes, cette période de sobriété ne peut être que bénéfique pour le corps et l’esprit. En effet, de nombreux effets positifs sont mis en avant, tels qu’une peau plus belle, un sommeil plus réparateur, davantage d’énergie et un mental plus fort.
Originaire des pays anglo-saxons, le « Dry January » s’installe progressivement dans les habitudes des Martiniquais. Pour certains, c’est un défi personnel visant à laisser reposer leur foie et leur corps avant le carnaval.
Un test pour son rapport à l’alcool
Pour les professionnels en addictologie, le « Dry January » est également l’occasion de tester son rapport à l’alcool et de faire l’expérience d’un quotidien sans cette substance. C’est une période de réflexion pour évaluer sa dépendance éventuelle et observer comment son organisme réagit en l’absence d’alcool.
Le docteur Louis-Léonce Lecurieux-Lafferronnay, chef de service d’addictologie au centre hospitalier de Saint Esprit, explique que cette période de sobriété est bénéfique pour le foie. En effet, l’alcool peut provoquer une inflammation du foie, qui est amplifiée si d’autres substances toxiques, comme certains médicaments ou une alimentation trop riche, sont également présentes. Arrêter l’alcool pendant un mois permet ainsi de soulager le foie et de favoriser sa détoxification. De plus, cela permet de constater si l’organisme fonctionne mieux sans cette substance. Le foie est un organe capable de régénération rapide, à condition que les tissus ne soient pas trop endommagés.
Arrêter l’alcool pendant un mois est donc un moyen de se tester et de prendre conscience de sa liberté de s’abstenir. Le Docteur Louis-Léonce Lecurieux-Lafferronnay souligne l’importance de cette liberté, qui montre que l’on n’est pas dépendant à l’alcool. C’est un défi personnel et une preuve de maîtrise de soi.
Absence des pouvoirs publics
Les bénéfices du « Dry January » sont multiples, selon Jean-Philippe Labry, éducateur de prévention au CMPAA – Comité martiniquais de prévention en alcoologie et addictologie. Il mentionne notamment une peau plus fraîche et belle, un sommeil amélioré, une économie d’argent et une meilleure santé en général. Cela permet également de prévenir les problèmes d’accidents de la route liés à l’alcool et de ressentir un sentiment de victoire et de fierté en ayant participé à cette action.
Cependant, Jean-Philippe Labry déplore l’absence des pouvoirs publics dans cette initiative, qui est principalement portée par des associations. Selon lui, cette campagne mériterait d’être davantage soutenue par l’État. Il souligne que certaines municipalités ont participé et ont même incité les entreprises à rejoindre ce mois sans alcool.
Cette absence des pouvoirs publics s’explique, selon Jean-Philippe Labry, par le poids économique de l’alcool. En effet, l’alcool est un produit qui génère des revenus importants, ce qui semble influencer les décisions des gouvernements. Il déplore également le non-respect de la loi Evin, qui encadre la publicité pour l’alcool, et constate la présence fréquente de panneaux publicitaires pour l’alcool en Martinique.
Source : RCI