Le comité interministériel des Outre-mer et ses mesures
Hier, le comité interministériel des Outre-mer s’est tenu à Paris et a dévoilé 72 mesures destinées à améliorer les conditions de vie des habitants des territoires ultramarins. Cette réunion, qui a rassemblé 17 ministres autour d’Elisabeth Borne, a suscité l’attention des élus locaux, y compris ceux qui prétendaient ne pas s’y intéresser.
Les réactions à la réforme de l’octroi de mer et à la prolongation de la loi Letchimy
Peu de temps après le discours de la Première ministre, les réactions ont fusé concernant la réforme annoncée de l’octroi de mer, la prolongation de la loi Letchimy et l’absence de mesures sur la sécurité. Certains élus, tels que Catherine Conconne, sénatrice de Martinique, saluent la méthode du gouvernement et la pérennisation du CIOM, soulignant l’importance de l’évaluation régulière des dispositifs mis en place.
D’autres, comme le député Marcellin Nadeau, expriment leur méfiance à l’égard du gouvernement, critiquant tant le contenu que la forme des mesures annoncées. Ils estiment que ces mesures restent insuffisantes et soulignent le manque de suivi interministériel dans la prise de décisions gouvernementales.
Le député Jiovanny William, quant à lui, préfère adopter une position d’observateur vigilant de l’action de l’État. Il souhaite voir les annonces se concrétiser dans le quotidien des citoyens. Il évoque notamment son travail sur la gratuité des manuels scolaires dans les écoles primaires et se réjouit de son inclusion parmi les mesures annoncées.
La satisfaction de Serge Letchimy malgré une demande non satisfaite
Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, exprime sa satisfaction après la présentation des mesures par l’exécutif. Il se réjouit notamment de la prorogation jusqu’en 2038 du décret d’application de la loi sur l’indivision qui porte son nom. Cependant, il déplore que la gouvernance du Grand Port Maritime de la Martinique n’ait pas été abordée lors de ce CIOM.
Il souligne que ces mesures ont été le fruit d’un travail de longue haleine, avec des consultations préalables et des négociations avec les acteurs économiques. Il évoque des sujets précis tels que l’autonomie alimentaire, le fonds POSEI pour la diversification agricole, la présence de la Martinique dans la zone Caraïbes et Amérique du Sud, l’adhésion à la Caricom et le retour à la Banque de développement de la Caraïbe.
La vigilance nécessaire dans la mise en oeuvre des mesures
Serge Letchimy insiste sur la nécessité de mettre en œuvre ces mesures à travers des lois, des décrets et des dispositifs. Il affirme que la bataille pour lutter contre la précarité, la pauvreté et les difficultés n’est pas terminée et que la vigilance reste de mise. Il annonce également le lancement d’un processus de réforme des institutions et d’évolution statutaire pour la Martinique.
La réforme de l’octroi de mer et ses conséquences sur l’emploi
L’une des réformes phares annoncées par le gouvernement concerne l’octroi de mer, une taxe qui vise à protéger la production industrielle locale et à financer les collectivités. Cette taxe devra être repensée d’ici 2027. Le monde économique réagit à cette annonce, craignant les conséquences sur l’emploi ultramarin.
Pour Charles Larcher, vice-président de l’AMPI, il est essentiel de préserver la production locale et les emplois dans les territoires ultramarins. Il prend l’exemple de l’industrie du riz en Martinique, qui emploie 18 personnes. Selon lui, mettre en danger cette industrie reviendrait à mettre en difficulté 18 familles, soit l’équivalent de la fermeture d’une usine de 3 000 employés au niveau national.
Source : RCI