Joseph Joel John, âgé de 52 ans, portant une combinaison marron de détenu, s’est exprimé devant le tribunal avant l’annonce du verdict. Il a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de tuer le président, mais plutôt de le traduire en justice pour sa mauvaise gestion du pays.

Un condamné de plus dans cette affaire

Il a également affirmé qu’il n’avait pas pu reculer lorsque les autres commanditaires ont décidé de l’assassiner, de peur d’être tué lui-même.

En français, il a imploré le juge en disant : « Magistrat, ayez pitié de moi », et a présenté ses excuses aux proches du président et aux Haïtiens pour « ce crime odieux qui ne devrait pas avoir eu lieu ».

Joseph Joel John, ancien sénateur, a admis avoir fourni des véhicules et avoir rencontré à plusieurs reprises les autres conspirateurs, en Haïti et en Floride, selon l’accord de plaider coupable qu’il a signé en octobre avec le parquet.

Il est la troisième personne à être condamnée aux États-Unis dans cette affaire. Au total, 11 individus ont été arrêtés et inculpés par la justice américaine.

Rodolphe Jaar, un homme d’affaires haïtien et chilien, ainsi qu’un officier militaire colombien à la retraite, ont déjà été condamnés cette année à la prison à perpétuité pour leur rôle dans l’assassinat de l’ancien président.

Le vide présidentiel en Haïti

Jovenel Moïse, âgé de 53 ans, a été tué par balle à son domicile près de la capitale Port-au-Prince par un commando composé d’une vingtaine de personnes, principalement colombiennes, sans que ses gardes n’interviennent.

A l’origine, l’opération visait à enlever le président, mais elle a évolué en assassinat, selon des documents de justice.

Les États-Unis sont compétents dans cette affaire car une partie du complot a été élaborée depuis la Floride, où réside une importante diaspora haïtienne.

La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore davantage dans le chaos. Le pays était déjà en proie à la violence des gangs qui contrôlent désormais 80% de la capitale, et le nombre de crimes graves atteint des records, d’après la représentante de l’ONU dans le pays.

Aucune élection n’a pu être organisée depuis 2016 et la présidence est vacante depuis l’assassinat de Jovenel Moïse.

Face à cette crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son accord en octobre pour l’envoi d’une mission multinationale dirigée par le Kenya afin d’aider la police haïtienne.

Source : RCI