Une décision accablante
Lors du rendu de la décision qui avait été mise en délibéré à l’issue du procès, la Cour a démontré de manière accablante la culpabilité de Stephane Lapeyre, ancien numéro 3 de l’OCRTIS et désormais numéro 2 de la PJ de Bordeaux, ainsi que de son adjoint d’alors, Jocelyn Berret. La juge n’a pas mâché ses mots, utilisant des termes tels que « déloyauté », « mensonges » et « agissements illégaux » pour décrire leurs actions. Ceux-ci ont été reconnus coupables d’avoir facilité la création d’un réseau de transport de cocaïne en 2013 entre Cayenne et l’hexagone.
Des raisons multiples de culpabilité
Les raisons de cette culpabilité sont nombreuses. En poussant un indic à inciter un exécutant guyanais à l’action, en aidant à la récupération de la somme de 80 000 euros qui a permis de lancer le trafic (somme qui avait été saisie par la douane) et en ouvrant les frontières au transfert, les policiers ont agi sans en informer l’institution judiciaire. La magistrate a souligné que ces policiers ont oublié le terme judiciaire de leur fonction et que ce réseau n’a existé que grâce à la mise en place artificielle pour une enquête. Elle a également mis en évidence la conception biaisée et illégale de leur mission, tendant à se passer de contrôle. La juge a qualifié leur comportement d’insupportable et de nombreux accrocs à la déontologie ont été relevés.
Des peines prononcées
Les deux policiers ont été condamnés à trois ans de prison avec sursis et à une amende de 40 000 euros chacun, échappant toutefois à une inscription à leur casier judiciaire. Les avocats des prévenus ont annoncé leur intention de faire appel. Les deux indic qui ont orchestré le trafic ont écopé des peines les plus lourdes, avec 4 et 2 ans de détention avec mandat de dépôt. Le fournisseur, quant à lui, risque 3 ans de prison avec un mandat d’arrêt émis à son encontre. Les deux exécutants principaux verront le reste de leur peine à effectuer à domicile, accompagnée de sursis, et les deux derniers sont relaxés partiellement ou totalement.
Source : RCI