Cela fait déjà 8 ans que la Newsletter Les Glorieuses réalise ce calcul visant à mettre en évidence les inégalités salariales entre hommes et femmes en France. Cette année, il est révélé que les femmes commencent à travailler gratuitement à partir de ce lundi à 11h25. En moyenne, l’écart de salaire s’élève à 15,4% de moins pour les femmes, ce qui représente une légère amélioration par rapport aux 18,8% de l’année précédente.
Comment réduire ces inégalités ?
La Newsletter souligne que si les femmes étaient rémunérées avec un taux horaire moyen similaire à celui des hommes, elles pourraient cesser de travailler le 6 novembre à 11h25 tout en conservant leur salaire actuel. Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, regrette que chaque année, le calcul suscite plus d’intérêt que le message de sensibilisation qu’il cherche à transmettre :
En huit ans, la question qui m’a été le plus souvent posée est « comment calculez-vous cette date ? » plutôt que « comment est-il encore possible que cela se produise ? » ou encore « quelles sont les conséquences économiques, sanitaires, psychologiques, sociales et philosophiques de ces inégalités ? » (cette dernière question m’a été posée une seule fois, c’était vendredi). Comment se fait-il que notre société s’intéresse moins aux conséquences profondes et séculaires de cette inégalité et davantage à un simple calcul mathématique ?
Pour réduire ces inégalités, Les Glorieuses proposent plusieurs mesures inspirées des pays où les écarts salariaux entre hommes et femmes sont les plus faibles. Cela inclut une revalorisation des salaires dans les professions où les femmes sont majoritaires, ainsi qu’un congé post-natal équivalent pour les deux parents. Elles souhaitent également que l’accès aux marchés publics et l’obtention de subventions et de prêts garantis par l’État soient conditionnés au respect de l’égalité salariale, afin d’éviter que les fonds publics n’accentuent les inégalités.
Les violences économiques conjugales
Cette année, Les Glorieuses mettent également l’accent sur les « violences économiques conjugales ». Un sondage réalisé par l’IFOP révèle que les femmes ont deux fois plus de chances de subir des violences économiques lorsqu’elles gagnent nettement moins que leur conjoint. Selon ce sondage, 41% des femmes sont victimes de violences économiques conjugales. Le message des Glorieuses est clair : « protégeons les femmes des violences, rémunérons-les équitablement ».
Cependant, malgré le constat que « beaucoup de choses restent encore à faire », deux avancées notables ont été réalisées cette année en matière de transparence salariale, selon Rebecca Amsellem. D’une part, la Cour de cassation a statué, le 8 mars, qu’une salariée peut légitimement demander la communication des bulletins de paie de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien. D’autre part, une directive européenne visant à garantir l’égalité de rémunération entre hommes et femmes et à obliger les employeurs de l’UE à être transparents a été adoptée et devra être transposée dans le droit national des États membres d’ici juin 2026, ce qui est une bonne nouvelle pour Rebecca Amsellem.
Source : RCI