Difficultés amplifiées en Outre-Mer
La sénatrice centriste de la Vendée, Annick Billon, constate que toutes les difficultés rencontrées en France sont amplifiées en Outre-Mer. En tant que co-rapporteure du document, elle souligne la situation préoccupante de nos territoires en ce qui concerne la parentalité. Après cinq mois de travaux, plus de 120 personnes auditionnées et trois visites de terrain, les membres des Délégations sénatoriales aux Outre-Mer et aux Droits des Femmes dressent des chiffres alarmants. Par rapport à la France métropolitaine, il y a plus du double de familles monoparentales aux Antilles et six fois plus de naissances non reconnues par le père. De plus, la précarité et l’illettrisme sont trois fois plus présents dans nos territoires. Face à ces données, Annick Billon insiste sur la nécessité d’agir sans juger.
Le but est de dresser un diagnostic et de proposer des réponses adaptées. Il faut s’adapter à ces familles monoparentales, car elles font souvent face à de nombreux enfants.
L’urgence de simplifier
Le rapport propose vingt mesures pour améliorer la situation. Il recommande une meilleure communication et éducation dès le collège, notamment sur le rôle du père. Les sénateurs souhaitent également faciliter les opportunités professionnelles et de formation pour les mères célibataires. Des investissements sont également nécessaires, notamment dans les modes de garde et la mise en place d’Observatoires de la parentalité, comme cela existe déjà à la Réunion. Cependant, l’une des priorités est l’amélioration et la simplification des dispositifs existants, selon Victoire Jasmin, sénatrice de Guadeloupe.
Le taux de non-recours aux droits est trop élevé. Il est important de répondre aux besoins des familles et d’aller à leur rencontre.
Le rapport propose également un meilleur accompagnement des acteurs de terrain, en accélérant et adaptant le programme des 1000 premiers jours, ainsi qu’en apportant plus d’aide aux lieux d’accueil et aux associations. Pour Annick Billon, il est essentiel de renforcer ce qui fonctionne déjà.
Stop aux appels à projets ! Il faut des financements pérennes pour mettre en place de véritables politiques en faveur des familles et de la parentalité.
Traduction politique
Lors de la conférence de presse, les quatre co-rapporteures ont insisté sur le fait que ce rapport ne devait pas rester lettre morte. Le gouvernement a donc reçu les recommandations, dont certaines ne nécessitent pas de modification législative. Selon Victoire Jasmin, il y a des possibilités de faire évoluer les choses.
Nous voulons que ces mesures soient mises en place, c’est pourquoi nous avons proposé des dispositifs réalisables.
Cependant, certaines mesures nécessiteront des modifications législatives, mais avec la vacance parlementaire qui approche, il faudra probablement attendre les textes budgétaires de la rentrée parlementaire. Malgré cela, Annick Billon reste optimiste.
Nous allons nous saisir de cette question. Il existe différents véhicules législatifs qui peuvent permettre d’agir, comme le PLFSS, le PLF et d’autres textes. Nous sommes déterminés.
La question de la parentalité en Outre-Mer sera donc à l’agenda gouvernemental en septembre et octobre prochains. Reste à savoir si l’exécutif prendra en compte cette question de justice sociale, qui relève également d’une forme de discrimination sexuelle dans nos territoires.
Source : RCI