La grève des pilotes à Air Antilles

La grève des pilotes à Air Antilles est actuellement dans l’impasse, avec des discussions au point mort entre la direction et le syndicat des pilotes. Chaque partie reste campée sur sa position, ce qui a pour conséquence de bloquer de nombreux passagers dans plusieurs îles de la Caraïbe. Un exemple concret de cette situation concerne une délégation du groupement du carnaval de Guadeloupe, qui était venue participer au festival de Sainte-Lucie mais dont le vol a été annulé ce matin. Le président de la délégation, Joel Jakota, raconte les péripéties auxquelles ils sont confrontés. Malgré la grève, il souligne l’importance de prendre en compte les Guadeloupéens qui sont déjà à Sainte-Lucie, un pays avec lequel la Guadeloupe a développé une coopération. Cependant, Air Antilles ne prend pas en charge les passagers bloqués à Sainte-Lucie, ce qui les oblige à s’organiser par leurs propres moyens pour rentrer chez eux.

Position de la direction d’Air Antilles

De son côté, le président de la compagnie aérienne, Eric Koury, ne change pas de position et refuse de répondre aux exigences salariales des pilotes. Il qualifie ces demandes de « irresponsables » et souligne que la situation économique de l’entreprise doit être prise en compte. Selon lui, la compagnie aérienne a déjà accordé une augmentation de salaire de 5,5% suite à un précédent préavis de grève en décembre, mais il estime que les pilotes demandent maintenant une augmentation de près de 40%. Cette demande est jugée inacceptable par le président d’Air Antilles qui se considère comme un chef d’entreprise responsable.

La position des pilotes et des personnels au sol

Face à la posture de la direction, Brieuc Hardy, délégué syndical du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), affirme que les pilotes ne céderont pas. Il conteste les chiffres avancés par la direction et souligne que depuis le début, il y a un refus catégorique de négocier. Les pilotes demandent une augmentation de salaire de 15% pour faire face à l’inflation. Brieuc Hardy met également en avant la situation financière difficile des co-pilotes, qui touchent un salaire net de 1800 euros par mois, auxquels s’ajoute un emprunt de 100 000 euros pour la formation. Selon lui, avec les charges et le logement, cette situation est intenable.

D’un autre côté, un collectif de personnels au sol, qui souhaite rester anonyme, a publié une lettre ouverte dans laquelle il appelle à la reprise du travail. Selon ce collectif, la grève est la pire des solutions et il estime qu’il est dans l’intérêt de tous de retrouver les cockpits et de faire voler les couleurs de la compagnie dans la Caraïbe. Cependant, ce collectif reste solidaire et vigilant sur les choix stratégiques et la gestion de l’entreprise, afin que chaque collaborateur puisse être rémunéré équitablement.

L’entrée en scène de Force Ouvrière

Enfin, le syndicat Force Ouvrière annonce son entrée dans le conflit en déposant un nouveau préavis de grève pour une durée illimitée à partir du 27 juillet. Ce préavis concerne les personnels au sol, les personnels navigant commercial, les personnels techniques et tous les salariés de la compagnie. Le syndicat présente une liste de 29 revendications dans sa plate-forme, qu’il a remise en main propre à la direction.

Source : RCI