Grève des médecins en Martinique
Aujourd’hui, en Martinique, une soixantaine de praticiens adhérents au Syndicat des Médecins de Martinique ont décidé de fermer leurs cabinets pour rejoindre le mouvement de grève national. Cette mobilisation fait suite à l’appel lancé par l’organisation, dont le président est Louis Léonce Lecurieux Lafferonay.
En France, il s’agit d’une grève illimitée. Ici, nous avons décidé d’une grève le vendredi 13, qui sera reconductible le vendredi 20 octobre, en fonction de l’avancée des négociations.
Malgré cette grève, le président assure que les médecins ont pris les dispositions nécessaires pour leurs patients.
Les médecins libéraux s’adressent à leur patientèle et ils ont toute l’attitude pour organiser la permanence des soins, même si elle sera peut-être perturbée en raison d’un afflux plus important.
Contestation des arbitrages gouvernementaux
Comme en France métropolitaine, les médecins libéraux de Martinique sont opposés aux décisions du gouvernement. Selon Lecurieux Lafferonay, ces décisions ne « correspondaient en rien à l’évolution de l’inflation ».
La caisse nationale a proposé une augmentation de 1,50 euros, alors qu’en France métropolitaine, une valorisation de 6 euros était demandée. Cela équivaudrait à une consultation à 30 euros, et dans les DOM, à 36 euros avec les 20% supplémentaires.
Les syndicats français, quant à eux, ont tous rejeté cette augmentation jugée insuffisante par les professionnels de santé. Ils réclament l’ouverture de nouvelles négociations tarifaires avec l’Assurance Maladie.
Pour atteindre les 30 euros en France et les 36 euros en Martinique, les médecins sont invités à prendre en charge davantage de patients, alors qu’ils assurent déjà la permanence des soins et font face à une surcharge de travail. On leur demande d’être une variable d’ajustement dans un système en manque de médecins en raison d’un déficit de formation.
Opposition au projet de loi Valletoux
En plus des questions tarifaires, les médecins en grève s’opposent également au projet de loi Valletoux qui prévoit de regrouper les médecins au sein de conseils territoriaux de santé. Selon les syndicats, cela obligerait les médecins à accepter encore plus de patients, alors qu’ils sont déjà débordés.
De son côté, l’Union régionale des médecins libéraux (URML) affirme soutenir le mouvement de grève, mais n’a pas appelé à la fermeture des cabinets aujourd’hui en raison de l’épidémie de dengue qui sévit actuellement sur le territoire.
Source : RCI