Célébration de la Journée nationale du Mouvement des femmes haïtiennes
Le mercredi 3 avril est une date importante marquant la Journée nationale du Mouvement des femmes haïtiennes. Cette journée a été instaurée en 1996 pour commémorer la marche historique des femmes haïtiennes, 10 ans auparavant lors de la chute de la dictature Duvalier.
Les femmes manifestaient pour revendiquer une meilleure reconnaissance de leurs droits auprès du nouveau pouvoir en place. Depuis lors, les féministes d’Haïti célèbrent cette journée nationale chaque 3 avril, en plus de la Journée internationale du 8 mars.
En raison du contexte de tension actuel en Haïti, il n’est pas possible d’organiser des manifestations publiques cette année.
Une visioconférence en Martinique
Cependant, en Martinique, l’association Culture et égalité a décidé d’organiser une rencontre en visioconférence ce mercredi avec les membres du Mouvement des femmes haïtiennes. L’objectif est d’évoquer l’histoire de ce mouvement, les luttes engagées et la situation actuelle des femmes en Haïti.
La sociologue Danièle Magloire, porte-parole du Mouvement des femmes haïtiennes, explique que les femmes sont les premières touchées par le climat de violence extrême régnant dans le pays.
Les femmes sont particulièrement visées lors des périodes de troubles où la violence est utilisée pour soumettre la population. Le viol est utilisé comme une arme politique et les femmes se retrouvent en première ligne, surtout dans les quartiers défavorisés où elles sont souvent monoparentales. Elles doivent affronter viols, enlèvements, et difficultés à subvenir aux besoins de leur famille.
La prise en charge des femmes victimes de violences devient de plus en plus complexe en Haïti, avec des attaques contre les structures hospitalières. Les associations éprouvent des difficultés à aider ces femmes en détresse, et même les militantes sont exposées aux risques.
Les zones d’intervention des associations sont limitées en raison des risques et des attaques perpétrées. Les femmes survivantes de violences ont du mal à trouver de l’aide, et la situation est critique pour les militantes également. Les balles perdues font des ravages et personne n’est à l’abri des violences.
À ÉCOUTER Grand entretien avec Danièle Magloire recueilli par Katleen Bilas-Coppet
Source : RCI