Le projet de loi immigration
Le projet de loi immigration a été modifié en commission des lois, plus précisément en ce qui concerne l’Aide Médicale d’État (AME). Les sénateurs ont décidé de la supprimer pour en faire un dispositif d’urgence. Un rapport réalisé par Claude Evin et Patrick Stefanini a été remis au gouvernement, soulignant que l’AME est un dispositif « globalement maîtrisé mais sous pression en raison de l’augmentation récente du nombre de bénéficiaires ». Le rapport suggère certaines adaptations, telles que le resserrement des critères d’éligibilité.
Situation en Outre-Mer
Le rapport met en évidence une « concentration territoriale des bénéficiaires » de l’AME en France, notamment dans les territoires ultramarins.
Les données de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) indiquent que 10,5% des bénéficiaires de l’AME en France se trouvent en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique ou à La Réunion. L’aide n’est pas disponible à Mayotte. Plus particulièrement, la Guyane se distingue, arrivant en troisième position après Paris et la Seine-Saint-Denis en termes de nombre de bénéficiaires de l’AME.
Moins de bénéficiaires dans les territoires insulaires
Les chiffres montrent qu’il y avait près de 40 000 bénéficiaires de l’AME en Guyane au milieu de l’année, soit une augmentation de 22 000 en 8 ans. Les rapporteurs avancent une explication prudente à ces chiffres, mettant en avant la facilité d’accès à la Guyane depuis le Suriname et le Brésil. Les trois autres départements d’Outre-Mer sont ainsi protégés par leur insularité.
En effet, le nombre de bénéficiaires est moins élevé dans les autres territoires. La Réunion compte 918 bénéficiaires enregistrés mi-2023, la Martinique en compte 409, et la Guadeloupe 5 048. Cependant, cela représente une augmentation de 52% depuis 2015. En revanche, à La Réunion, qui comptait 102 bénéficiaires il y a huit ans, l’augmentation est de 301%. Les rapporteurs suggèrent donc d’approfondir l’analyse de ces différences de chiffres entre les Antilles, qui sont des départements avec des caractéristiques similaires et situés dans la même zone géographique. Les services de l’assurance maladie et les préfectures pourraient étudier ces causes pour essayer de les comprendre.
Source : RCI