Vue du ciel, l’île de Carti Sugdupu dans l’archipel de la comarque indigène Guna Yala, au Panama, est un enchevêtrement de toits colorés entre lesquels se glissent des ruelles et quelques arbres. Cependant, derrière cette apparence pittoresque se cachent des conditions de vie précaires pour ses habitants.

Des conditions de vie précaires

Carti Sugdupu est une petite île de la taille de cinq terrains de football. Ses habitants vivent principalement de la pêche, du tourisme et de la production de manioc et de bananes sur le continent. Cependant, ils font face à de nombreux problèmes au quotidien.

En effet, l’île ne dispose pas d’eau potable ni d’installations sanitaires adéquates. L’électricité est également intermittente, provenant d’un générateur public qui ne fonctionne que quelques heures par nuit. Seules quelques rares familles possèdent un générateur privé ou des panneaux solaires. De plus, les habitations sont rudimentaires, avec des sols en terre battue, des murs et des toits en bois ou en tôle.

Un autre problème majeur auquel les habitants de Carti Sugdupu doivent faire face est la montée des eaux. En effet, la mer ne cesse de monter et menace de submerger l’île. Les habitants sont conscients de cette menace et cherchent des solutions pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants.

Des inondations importantes

La montée du niveau de la mer, causée par le changement climatique, est une réalité préoccupante pour les îles de l’archipel. Selon les prévisions, la plupart des îles seront abandonnées d’ici la fin du siècle. Certaines, comme Carti Sugdupu, sont déjà inondées à marée haute chaque mois.

La saison des pluies aggrave encore la situation, provoquant des inondations qui rendent la vie sur l’île encore plus difficile. Face à cette situation, de nombreux habitants ont décidé de quitter l’île pour s’installer sur le continent, où ils espèrent trouver de meilleures conditions de vie.

Les autorités locales et la communauté indigène travaillent depuis plus de dix ans sur un projet de relogement des habitants de Carti Sugdupu sur le continent. Ce projet prévoit la construction de logements, d’une école et la fourniture d’eau potable et d’électricité aux familles relogées.

Les 300 familles concernées seront relogées d’ici début 2024 sur un terrain de 22 hectares, non loin de leur ancien îlot. Chaque famille disposera d’un terrain et d’une maison avec des commodités de base. Malgré les difficultés, les habitants de Carti Sugdupu sont soulagés de pouvoir enfin bénéficier de meilleures conditions de vie.

Magdalena Martinez, enseignante à la retraite de 73 ans, exprime néanmoins un sentiment de nostalgie en quittant son île. Elle rêve d’une maison où elle pourra vivre dignement, mais elle laisse derrière elle de nombreux souvenirs et émotions liés à l’île de Carti Sugdupu.