Des associations préparent un recours en justice contre l’orpaillage illégal en Guyane

Depuis le mois d’octobre, un collectif d’associations a averti que s’il n’y avait pas de changement drastique dans la politique de lutte contre l’orpaillage illégal de l’État, une action en justice serait engagée. Trois mois plus tard, les six associations ont annoncé qu’elles déposeraient un recours devant le tribunal administratif de Cayenne dans deux semaines, face au silence de l’administration française.

Ce recours vise à condamner l’État pour ses carences fautives, tant sur le plan des droits humains que des droits de la nature. En effet, l’orpaillage illégal entraîne l’empoisonnement au mercure, la turbidité de l’eau et la destruction des berges du Maroni.

Marine Calmet : « L’État ne peut plus se défausser de sa responsabilité »

Marine Calmet, juriste et présidente de Wild Légal, affirme que l’État ne peut plus se dérober de sa responsabilité. Un recours gracieux a été déposé auprès du préfet de Guyane, dans lequel les associations demandent à l’administration de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre l’orpaillage illégal.

La juriste espère que le juge réagira positivement après ce recours victorieux. L’objectif est d’entamer une phase de collaboration et de concrétisation. Selon elle, l’État doit revoir complètement sa stratégie de lutte contre l’orpaillage illégal, tant sur le plan économique, sanitaire qu’environnemental. Sinon, cela reviendrait à mettre un pansement sur une jambe de bois.

Un recours « électrochoc »

Marine Calmet estime que ce recours doit être un électrochoc. Il repose sur de nombreuses données que les associations souhaitent rendre publiques pour faire réagir le gouvernement. Le silence de l’administration française est interprété comme un refus de leur demande.

Cependant, quelques signaux faibles ont été observés par l’association. Par exemple, la mise en place d’un dépistage systématique du mercure chez les femmes enceintes et les jeunes enfants par l’ARS. De plus, la visite de la première ministre, Élisabeth Borne, en Guyane, a été accompagnée de l’annonce d’un renforcement des mesures militaires, techniques et humaines.

D’après les derniers chiffres du Parc Amazonien de Guyane, 143 sites illégaux d’orpaillage ont été recensés.

Source : RCI