Déploiement de policiers kényans en Haïti

Le Parlement kényan a approuvé jeudi le déploiement d’un millier de policiers en Haïti, dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU. Cette décision a été critiquée dans le pays d’Afrique de l’Est, mais le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà donné son feu vert début octobre.

Haïti est confronté à une situation de chaos et de violence des gangs, avec 80% de la capitale sous leur contrôle. Selon la représentante de l’ONU dans le pays, le nombre de crimes graves a atteint des records.

Cependant, ce déploiement est suspendu par la Haute cour de Nairobi, qui examine un recours déposé par un opposant. Celui-ci affirme que cette mission est inconstitutionnelle.

Des critiques et des risques

Le gouvernement kényan a essuyé de vives critiques depuis l’annonce de sa décision d’envoyer des policiers en Haïti. Des ONG de défense des droits humains soulignent que la police kényane a l’habitude de recourir à la force, parfois létale, contre des civils. Cela constitue un risque majeur dans un pays où les précédentes interventions étrangères ont été marquées par des violations des droits humains.

L’opposant à l’origine du recours, Ekuru Aukot, a déclaré que ce déploiement était une mission suicide pour les 1 000 policiers kényans.

Le budget et la mission

Le budget global pour le déploiement des policiers pendant un an s’élève à 600 millions de dollars, selon le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki. Le gouvernement kényan a demandé que le financement de la mission soit assuré par les États membres de l’ONU.

Le président William Ruto a qualifié cette mission de « mission pour l’humanité » dans un pays qu’il estime ravagé par le colonialisme.

La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en octobre a créé cette « mission multinationale de soutien à la sécurité » pour une période initiale de douze mois, avec une réévaluation au bout de neuf. Elle appelle également à prendre des mesures pour empêcher la propagation de maladies, en référence à l’épidémie de choléra apportée par les Casques bleus de la précédente mission de l’ONU en Haïti.

Source : RCI