La délinquance en Martinique

Lors d’une interview, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a abordé plusieurs sujets préoccupants pour les Martiniquais, notamment la sécurité. Selon lui, la délinquance générale en Martinique est plutôt stable, mais elle est caractérisée par une délinquance violente. Il souligne que cette violence est exacerbée par une circulation croissante des armes sur le territoire.

Les violences intra-familiales, les violences faites aux femmes et le trafic de stupéfiants sont les principaux axes de lutte contre la délinquance, selon le préfet. Pour cela, il prévoit une forte mobilisation des services de sécurité, avec un envoi d’effectifs supplémentaires à partir du 1er septembre. Il annonce également l’arrivée de 70 nouveaux effectifs pour la police nationale, dont 60 seront déployés sur le terrain, ainsi que la mise en place de 3 polices de secours à Fort-de-France.

Ces mesures sont prises dans le cadre d’une stratégie visant à contenir la violence. Le préfet se montre satisfait du travail accompli par les forces de l’ordre et souligne que le taux d’élucidation des homicides est en constante progression en Martinique. Malgré cela, il reconnaît que l’environnement reste violent et affirme que des efforts continus sont déployés pour lutter contre la délinquance.

En plus des actions menées sur le terrain, le préfet met l’accent sur la surveillance renforcée des côtes martiniquaises et sur le renforcement de la coopération avec Sainte-Lucie. Il annonce également la signature d’un contrat territorial en Martinique afin d’organiser de manière plus efficace la lutte contre la délinquance.

La langue créole en Martinique

Le préfet de Martinique est également revenu sur la question de la langue créole. Une demande de retrait de la délibération visant à reconnaître le créole comme langue officielle de la Martinique a été émise par le préfet le 25 juillet dernier. Cependant, Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique, a refusé de retirer cette délibération.

Le préfet compte donc saisir la justice, estimant que la reconnaissance du créole comme langue officielle de la Martinique, en plus du français, est inconstitutionnelle. Selon lui, la Constitution française ne reconnaît qu’une seule langue, le français. Cependant, il reconnaît que le créole est une richesse culturelle et identitaire qui fait partie de la France.

Il souligne également que la loi prévoit déjà des moyens pour favoriser l’expression et l’enseignement des langues régionales en Martinique. Le créole est déjà enseigné dans un tiers des classes de premier degré et dans un quart des classes de second degré. Un plan créole, mis en place par le rectorat, prévoit également une augmentation du nombre de classes bilingues.

Malgré l’opposition de Serge Letchimy, le préfet affirme que ce dernier appliquera la décision du juge. Il souligne néanmoins que cela n’empêchera pas de continuer à valoriser la langue créole dans les établissements scolaires de Martinique.

La lutte contre les sargasses

Enfin, le préfet a évoqué la lutte contre les sargasses, ces algues brunes qui envahissent régulièrement les côtes martiniquaises. Une coalition regroupant différents acteurs politiques et publics a été formée en mai 2023 pour lutter contre ce phénomène.

Le préfet indique que la constitution du comité de direction et l’élaboration du règlement intérieur sont en cours. Cependant, il précise que la lutte contre les sargasses ne dépend pas uniquement de cette coalition. Des mesures ont déjà été prises, telles que le ramassage en mer, le financement des collectivités pour le ramassage à terre, l’augmentation des moyens alloués à la recherche et la valorisation de la destruction des algues.

Le GIP Sargasses, qui sera chargé de coordonner les actions contre les sargasses, devrait être opérationnel en octobre, selon le préfet.

Source : RCI