Le Bâtonnier propose une médiation pour résoudre la querelle sur le créole

Le Bâtonnier Georges-Emmanuel Germany souhaite mettre un terme à la querelle qui oppose le préfet de la Martinique au président du conseil exécutif de la CTM sur la question du créole.

Le représentant des robes noires propose aux deux parties, en dehors de la justice, d’avoir recours à une simple médiation pour instaurer le créole comme langue officielle au même titre que le français.

En mai dernier, l’Assemblée de Martinique a voté une délibération en ce sens. Mais, depuis, le représentant de l’État a demandé à stopper la démarche. Ce qu’a refusé Serge Letchimy.

Le préfet a annoncé saisir le tribunal administratif. Mais le barreau de Martinique se positionne donc en souhaitant offrir possibilité d’avoir recours à la médiation. Le Bâtonnier a écrit aux deux parties pour leur présenter cette solution et apaiser le climat social et culturel.

Le principe de la médiation selon Maître Georges-Emmanuel Germany

Maître Georges-Emmanuel Germany espère que sa démarche sera entendue. Il en explique le principe.

Il s’agit, à travers la médiation, de donner l’exemple à la population afin d’affronter les oppositions de la façon la plus citoyenne qui soit par un accord, grâce au truchement d’un tiers objectif, neutre. Cela peut être une, deux ou trois personnes, qui ne sont pas ceux qui dictent la solution comme un juge mais qui aident à co-construire la solution.

Le créole, une langue internationale

Le créole est d’ailleurs une langue internationale. Célébrée le 28 octobre à l’occasion de la journée du créole, elle est parlée à 12 millions de personnes à travers le monde. Un argument mis en avant par Maître Germany.

Ce n’est pas ni une langue régionale française, ni une langue européenne, ni même d’ailleurs une langue martiniquaise. C’est une langue qui a un statut international parlée par des Nations indépendantes, non-européennes pour certaines. C’est un peu comme si on mettait au même niveau les autres langues régionales qui se parlent uniquement en France. Le Breton n’est parlé qu’en Bretagne ou à peu près. Le Catalan, le Basque se partage la France et l’Espagne sans qu’il n’y ait un pays indépendant qui le parle. Ce n’est pas le cas du créole, qui a un statut international. Cet aspect a peut-être échappé aux uns et aux autres. Fondamentalement, il faut revenir à quelque chose de plus sain et de plus simple. Je pense qu’on peut s’entendre.

Source : RCI