Energy Observer : un navire à hydrogène autonome et zéro émission

L’Energy Observer est un bateau révolutionnaire qui ne passe pas inaperçu sur le front de mer de Fort-de-France. Depuis dimanche, il est amarré au pied de la tour Lumina, où il restera jusqu’au 14 janvier. Ce navire, premier du genre à fonctionner à l’hydrogène de manière autonome et sans émission, achève ainsi sa septième et dernière année de voyage autour du monde. Son objectif est de servir de laboratoire scientifique pour démontrer les solutions possibles en termes de transition énergétique, en mettant en avant l’utilisation de l’hydrogène. En effet, ce vecteur énergétique pourrait réduire de 20% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Victorien Erussard : le visionnaire à l’origine de l’Energy Observer

C’est Victorien Erussard, officier de Marine marchande, qui a imaginé et conçu l’Energy Observer. Au début du projet, il a dû convaincre de la pertinence des technologies utilisées, notamment celle de l’hydrogène. Pour cela, le navire laboratoire a navigué sous toutes les latitudes, jusqu’à 1000 kilomètres du pôle Nord, dans des régions équatoriales très chaudes, sans rencontrer le moindre problème technique. Ainsi, Victorien Erussard affirme que ces nouvelles technologies sont matures et représentent l’avenir énergétique.

Une machine hors du commun pour lutter contre la pollution marine

La volonté de Victorien Erussard de créer l’Energy Observer est née du constat de la pollution constante des zones marines. Le navire est équipé d’une propulsion électrique, alimentée par une mixité énergétique. Il dispose de 200 mètres carrés de panneaux photovoltaïques pour capter l’énergie solaire, ainsi que d’ailes de propulsion qui s’apparentent plus à des ailes d’avion qu’à des voiles traditionnelles, symbolisant ainsi l’énergie éolienne. De plus, l’hydroélectricité est également utilisée pour produire de l’énergie électrique à travers les hélices du bateau. Pour équilibrer les productions et les consommations énergétiques, le stockage quotidien se fait grâce à des batteries. En ce qui concerne l’hydrogène, il est fabriqué directement à bord à partir de l’électrolyse de l’eau de mer, lorsque le navire est à l’arrêt. Il s’agit donc d’un stockage d’énergie à long terme.

Un équipage engagé pour promouvoir les énergies renouvelables

L’équipage de l’Energy Observer adhère totalement à cette aventure et à sa philosophie. Jean-Baptiste Sanchez, capitaine de bord, exprime son enthousiasme. Pour lui, il est inconcevable de tolérer la présence de sacs plastiques dans la mer. Il considère que toutes les énergies renouvelables disponibles, comme le vent et le soleil, doivent être exploitées. Le bateau est donc un moyen de tester des technologies déjà existantes dans des conditions réelles, en mer, où l’environnement est plus hostile. Si ces technologies fonctionnent sur un bateau, elles peuvent fonctionner partout. L’objectif est également de promouvoir les énergies renouvelables, en montrant que le bateau réussit à faire le tour du monde uniquement grâce à ces énergies. Il s’agit donc de démontrer que cela fonctionne.

Accélérer la transition énergétique

Tous les membres de l’équipage partagent la même ambition : accélérer la transition énergétique. Après avoir parcouru trois fois le tour du monde et effectué plus de 85 escales, le bateau retourne en France ce dimanche. Son périple, ses découvertes et ses démonstrations ont permis de sensibiliser le public à l’importance des énergies renouvelables et des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’Energy Observer est ainsi un symbole de l’énergie de demain.

Source : RCI