Le contrôle des budgets des collectivités locales en Martinique
L’argent est un élément crucial pour l’action publique des collectivités locales, et cela se reflète dans leur budget. La Chambre Régionale des Comptes (CRC) joue un rôle essentiel en contrôlant et en accompagnant les organismes publics dans la gestion de leurs budgets. Selon Patrick Barbaste, président de la CRC, une trentaine de collectivités sont suivies par les magistrats pour redresser leurs déficits. Il est parfois difficile de résoudre ces problèmes en une seule année budgétaire.
Notre plan de redressement concerne un peu plus d’une trentaine de collectivités. Il est parfois difficile de redresser en un seul exercice les déficits que connaissent ces collectivités.
Ce rôle de contrôle a valu à la CRC d’être considérée comme le gendarme du budget ou le redresseur de torts. Cependant, Patrick Barbaste précise que la mission de la CRC est d’aider au rétablissement des comptes et d’informer les citoyens sur la gestion des collectivités locales.
Bien sûr, nous pouvons avoir cette image de marque, mais nous ne sommes ni des redresseurs de torts ni des pères Fouettard. Nous sommes des personnes dont la mission est d’aider au rétablissement des comptes et surtout d’informer les citoyens. Les citoyens martiniquais ont besoin de savoir comment ces collectivités sont gérées.
Les recettes dynamiques des collectivités locales
Patrick Barbaste souligne le dynamisme des recettes des collectivités locales, notamment grâce à l’octroi, aux taxes sur les alcools et tabacs, et aux taxes sur les carburants. Cependant, il constate que les collectivités sont souvent réticentes à faire des efforts de gestion en parallèle.
Les ressources générées par l’octroi, les taxes sur les alcools et tabacs, et les taxes sur les carburants sont très dynamiques en Martinique. Cependant, les collectivités rechignent souvent à faire les efforts nécessaires en termes de gestion.
Les recommandations de la CRC mettent souvent l’accent sur les masses salariales. Patrick Barbaste critique l’idée selon laquelle l’emploi public est une politique sociale.
L’emploi public local ne doit pas être considéré comme le RSA ou les indemnités chômage. Les collectivités ne devraient pas embaucher du personnel dont elles n’ont pas besoin simplement pour leur verser un salaire. Ce personnel doit fournir un service.
Le magistrat prend l’exemple du SMTVD pour illustrer son propos.
Si le SMTVD fonctionnait correctement, notamment en ce qui concerne la collecte, le traitement et la valorisation des déchets en Martinique, on pourrait admettre que le coût de ces prestations soit un peu plus élevé en raison de la création d’emplois supplémentaires. Mais ce n’est malheureusement pas le cas.
Entretien avec Patrick Barbaste, président de la CRC
Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien avec Patrick Barbaste, dans lequel il répondait aux questions de Cédric Catan, en suivant ce lien : estimation immobilière Martinique.
Source : RCI