Un espoir pour le peuple haïtien

Ce vote est perçu comme une lueur d’espoir pour le peuple haïtien, qui souffre depuis longtemps des conséquences d’une situation politique, socio-économique, sécuritaire et humanitaire difficile. Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, a salué immédiatement cette décision.

Une violence croissante

La violence des gangs qui contrôlent la majorité de la capitale Port-au-Prince ne cesse de s’aggraver. Les viols sont utilisés comme des armes de terreur, des snipers se postent sur les toits, des personnes sont brûlées vives, et les enlèvements contre rançons se multiplient. Face à cette situation, le Premier ministre haïtien Ariel Henry et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres réclament depuis un an l’envoi d’une mission de soutien à la police.

Difficultés à trouver un volontaire

Cependant, il a été difficile de trouver un pays volontaire pour prendre la tête de cette mission. La communauté internationale est échaudée par les expériences passées en Haïti et les risques de se retrouver piégée dans un bourbier meurtrier.

Le Kenya à la rescousse

En juillet dernier, le Kenya a finalement annoncé être prêt à mener cette force non onusienne et à déployer 1 000 hommes dans le pays pauvre des Caraïbes.

Une mission de soutien à la sécurité

La résolution adoptée valide la création d’une « mission multinationale de soutien à la sécurité », non onusienne, pour une période initiale de douze mois. Son objectif est d’apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs et d’améliorer la sécurité suffisamment pour organiser des élections, qui n’ont pas eu lieu depuis 2016.

Des mesures d’urgence temporaires

La mission pourra, en coopération avec les autorités haïtiennes, employer des mesures d’urgence temporaires et proportionnées pour sauver des vies. Cela inclut notamment des arrestations, dans le respect du droit international.

Une crise qui s’aggrave

Antonio Guterres souligne dans un rapport que la crise économique, politique et sécuritaire que traverse Haïti s’est encore aggravée depuis un an. Les gangs sont de plus en plus nombreux et mieux armés que les policiers haïtiens.

Embargo sur les armes

La Chine, qui dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité, se montre moins enthousiaste. Elle estime qu’un soutien extérieur ne peut avoir des effets durables sans un gouvernement légitime et efficace. Elle souligne également la nécessité d’arrêter le trafic d’armes vers les gangs, en provenance principalement des États-Unis.

La résolution généralise l’embargo sur les armes légères et les munitions, qui était jusqu’ici uniquement applicable aux chefs de gangs visés par le régime de sanctions mis en place en octobre 2022.

Le soutien des États-Unis

Les États-Unis assurent qu’ils prennent très au sérieux la question du trafic d’armes, y compris en Haïti. Ils prévoient de fournir un soutien logistique et financier à la nouvelle mission, mais pas de forces de sécurité sur le terrain.

La composition de la mission

La résolution laisse aux futurs participants de la force le soin de déterminer le calendrier et la composition de la mission, en coopération avec Port-au-Prince. Le chiffre de 2 000 membres des forces de l’ordre est souvent évoqué.

La Jamaïque, les Bahamas et Antigua-et-Barbuda sont les seuls pays à avoir déjà annoncé leur participation à cette mission.

Des mesures pour éviter une nouvelle épidémie

La résolution appelle également la future mission à prendre des mesures appropriées en matière de gestion des eaux usées. Cette décision fait suite à l’épidémie de choléra provoquée par les Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) entre 2004 et 2017, qui avait fait plus de 10 000 morts.

La future force n’opérera pas sous le drapeau de l’ONU, en partie à cause de cet épisode.

Source : RCI