Défendre les intérêts des acteurs locaux

Le Comité de pilotage (Copil) installé par la Collectivité territoriale de Martinique a tenu sa première réunion afin de défendre les intérêts des acteurs locaux dans le cadre du projet de réforme de l’octroi de mer. Ce Copil réunit des élus de la collectivité et l’association des maires de Martinique, qui sont particulièrement concernés puisque cette taxe représente 40% de leurs ressources fiscales. L’enjeu est vital pour les finances des communes.

Le président de l’Association des Maires de Martinique, Justin Pamphile, souligne l’importance de proposer des solutions plutôt que de subir une réforme qui pourrait compliquer la situation. Il met en avant le rôle de cette taxe dans le soutien de l’économie locale et dans l’investissement martiniquais. Il insiste sur la nécessité d’avoir une compensation garantissant une stabilité des recettes pour les entreprises industrielles et les collectivités sur le long terme.

Les industriels demandent des garanties

Les industriels locaux, représentés par les chambres consulaires et les organisations socio-professionnelles telles que le Medef, l’AMPI, la CPME, la FTPE et la CCIM, ne sont pas opposés à une remise à plat de l’octroi de mer. Cependant, ils réclament des garanties sur la pérennité des nouveaux outils qui pourraient être proposés. Charles Larcher, vice-président du Medef Martinique, explique que ces garanties sont essentielles pour les industriels qui investissent sur le long terme et ont besoin de visibilité sur les dispositifs permettant le développement de la production locale. Il met en avant le rôle de l’octroi de mer dans le développement de l’industrie en outre-mer et souligne l’importance de ne pas remettre en cause ce dispositif d’un trait de plume.

Un enjeu politique

Le gouvernement prévoit de voter cette réforme d’ici 2025, laissant ainsi une phase de négociation ouverte. Les élus locaux entendent peser dans les échanges afin d’influencer la décision finale. L’octroi de mer, qui concerne la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte et La Réunion, revêt un enjeu politique majeur. Certains l’accusent d’être en partie responsable de la vie chère, et il s’agit d’un outil fiscal dont les taux sont décidés localement.

Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, insiste sur la nécessité de ne pas laisser l’État décider seul. Il souhaite que les acteurs économiques, les élus et les chambres consulaires puissent se rassembler pour avoir une voix commune dans le débat. Il affirme qu’il consultera également les autres régions ultra périphériques, mais souligne qu’il peut y avoir des positions différentes. Pour lui, une suppression de l’octroi de mer ou une substitution par une TVA classique ne sont pas les solutions. Il préconise plutôt une réforme de l’octroi de mer qui garantisse les dotations des collectivités tout en protégeant l’achat des familles et en favorisant la production locale. Il met en avant l’importance de cette taxe dans l’autonomie fiscale de la Martinique.

Source : RCI