Le taux de location des films en salle
Le texte visant à fixer le « taux de location » des films en salle, c’est-à-dire la répartition des entrées, doit être examiné dans l’hémicycle prochainement. Adopté en juin dernier au Sénat, ce texte prévoit un taux de location à 35%. Cependant, les distributeurs souhaitent augmenter ce taux jusqu’à 50% en Outre-mer, ce qui inquiète les exploitants de cinémas quant à leur survie.
Des réserves émises par certains groupes politiques
Lors de la commission, la majorité des groupes politiques ont exprimé leur soutien au texte. Néanmoins, Les Républicains et la France Insoumise ont émis des réserves quant à cette proposition de loi.
Des inquiétudes pour la diversité des films
Lors de l’audition de la délégation aux Outre-mer, le syndicat d’exploitants de salles de cinéma a exprimé son opposition à la proposition de loi. Le groupe réunionnais Ethève, à l’origine de cette proposition, estime en effet que le plafonnement légal risque de nuire à la diversité des films proposés au public.
Une réflexion sur l’ensemble des exploitants
Pour Maud Petit, députée du Val de Marne et rapporteur de la proposition de loi, cette opposition s’explique par une logique de concurrence. Certains exploitants peuvent louer les films à un taux plus élevé, ce qui leur garantit une quasi-exclusivité de diffusion pour certains films. Ainsi, les législateurs doivent prendre en compte l’ensemble des exploitants.
Après avoir étudié les raisons pour lesquelles certains exploitants rejettent ce texte de loi, nous avons compris qu’ils agissent dans une logique de concurrence. Ils ont probablement la possibilité de louer les films à un taux beaucoup plus élevé, ce qui leur assure quasiment l’exclusivité de diffusion de certains films. En tant que législateurs, nous devons prendre en considération l’ensemble des exploitants.
De son côté, Johnny Hajjar, député de Martinique, estime qu’il n’y a pas d’autre solution que de passer par un cadre législatif pour régler cette situation.
Nous n’avons pas d’autres moyens à notre disposition actuellement. Le coût de location des films permet de définir les charges et les revenus de toute la chaîne de la filière. Si les coûts explosent pour les exploitants dès le premier maillon, entre la distribution et l’exploitation, cela signifie la fin pour eux. Seuls les exploitants solides pourront survivre. Nous regrettons que les négociations n’aient pas abouti, mais aujourd’hui, l’absence de loi maintient le déséquilibre. Si nous voulons sauver économiquement, socialement et culturellement la filière, nous sommes obligés de passer par la loi.
Source : RCI