Chaque année en France, 200 000 femmes sont victimes de fausses couches, une expérience éprouvante qui peut se transformer en traumatisme. Afin de soutenir au mieux ces femmes dans cette épreuve, une proposition de loi a été votée, visant à favoriser leur accompagnement psychologique. Cette loi permettra aux sages-femmes de référer des patientes vers le dispositif « Mon parcours psy » dans différentes situations, telles que les fausses couches, les grossesses difficiles ou la dépression post-accouchement. Les partenaires pourront également bénéficier de ce dispositif.
Une avancée réjouissante pour les parents
Les parents endeuillés se réjouissent de l’adoption de cette loi, comme en témoigne Faye Pergent, présidente de l’association Nanm An Nou, qui accompagne les familles guadeloupéennes endeuillées par la perte de leur bébé.
C’est une excellente nouvelle d’apprendre que la proposition de loi 747, qui avait été faite lors de la Journée des droits des femmes en mars, a finalement été adoptée. C’est une cause pour laquelle nous militons en tant qu’association, mais aussi en tant que parents. Il est crucial d’avoir un suivi psychologique, d’être pris en compte et reconnu dans cette expérience malheureuse.
De plus, de nombreux parents se sentent perdus face aux démarches à effectuer ou souhaitent honorer la mémoire de l’enfant perdu et comprendre les protocoles hospitaliers.
Les femmes expriment leur demande, mais les papas aussi, bien que ceux-ci soient souvent plus discrets. Après la perte de leur bébé, il y a une forte demande d’accompagnement, même si cela reste encore un sujet difficile et tabou.
Des mesures significatives
L’accompagnement psychologique est essentiel, mais il ne s’agit pas seulement de cela. Les femmes ont également de nombreuses interrogations sur ce qu’elles ont vécu. Comme l’explique Faye Pergent : « Il y a une grande incompréhension au moment de la fausse couche. Nous sommes dans un milieu hospitalier où tout doit aller vite en raison des protocoles à suivre, et elles ne savent pas toujours ce qui s’est passé et pourquoi. »
Ce dispositif impliquera plusieurs acteurs de la santé à partir du 1er septembre 2024, avec la collaboration des agences régionales de santé.
De plus, les femmes concernées pourront bénéficier d’indemnités journalières sans délai de carence pendant leur arrêt maladie.
Faye Pergent, présidente de l’association Nanm An Nou :
Le deuil périnatal est actuellement considéré à partir de la 22e semaine de grossesse jusqu’au septième jour de vie du bébé. Les femmes qui perdent leur bébé au cours des trois premiers mois de grossesse sont donc exclues. Avoir un congé maladie sans délai de carence avant la 22e semaine de grossesse est donc très intéressant et important.
Cette mesure devrait être mise en place dès le début de l’année 2024 pour les assurées du secteur privé, de la fonction publique, les travailleurs indépendants et les agriculteurs non salariés.
Enfin, une autre mesure prévoit de remplacer progressivement le terme « fausse couche » par l’appellation ISG (Interruption Spontanée de Grossesse). « Il n’y a rien de faux dans ces grossesses qui se sont spontanément arrêtées. Il était important pour nous d’avoir ce changement de terminologie, même si nous continuerons à utiliser le terme ‘fausse couche’, afin de progressivement adopter ISG, c’est quelque chose de satisfaisant », rappelle Faye Pergent.
Source : RCI