Pas de posture « parisienne » pour En Avant Toute(s)
En Avant Toute(s) a adopté une approche horizontale dans son travail d’accompagnement des victimes de violences dans les territoires ultramarins. L’association a ainsi collaboré avec des acteurs locaux tels que l’Union des Femmes de Martinique, Kap Caraïbe et l’Observatoire Féminin de Guadeloupe.
La culture du secret, un obstacle majeur
En échangeant avec ces partenaires et en collectant des informations, En Avant Toute(s) a constaté que la « culture du secret » autour des violences constitue un obstacle majeur aux Antilles. Aurélie Garnier-Brun, directrice du développement et du mécénat de l’association, explique que la taille réduite des territoires, leur enclavement et la concentration démographique dans certaines zones renforcent le sentiment d’interconnaissance, ce qui rend difficile pour les victimes de parler et de témoigner des violences subies.
On a l’impression que tout le monde va savoir, que cela va entacher la réputation de notre famille, que l’on va nous voir aller dans telle ou telle association. Comment aller porter plainte aussi si le policier est l’ami du conjoint violent ?
Des recommandations adaptées aux besoins spécifiques des territoires ultramarins
Face aux violences nombreuses en Outre-mer, souvent sous-estimées car les victimes se taisent, le rapport propose des recommandations adaptées aux besoins spécifiques de ces territoires. Il suggère notamment l’intégration de modules de prévention des violences sexistes dans les manuels scolaires, un renforcement du maillage institutionnel, la sensibilisation et la formation des professionnels aux problématiques des publics LGBTQIA+, ainsi que davantage de moyens pour les associations.
L’écoute par l’écrit
Une des principales perspectives est la mise à disposition du tchat commentonsaime.fr, un outil gratuit, anonyme et sécurisé. Ce tchat, déjà utilisé par En Avant Toute(s), pourrait être particulièrement pertinent pour les Outre-mer, où l’enclavement constitue également une difficulté pour les victimes. Il permettrait d’offrir une première écoute à de nombreuses victimes qui ne peuvent pas ou ne se sentent pas à l’aise pour en parler à une association. Ensuite, le tchat redirige les personnes vers les associations, créant ainsi un parcours plus sûr si la victime le souhaite.
En Avant Toute(s) souhaite étendre les horaires du tchat commentonsaime.fr, en le rendant disponible du lundi au samedi jusqu’à minuit. À terme, si les ressources le permettent, l’objectif est de proposer une assistance 24h/24, 7j/7, ce qui répondrait mieux aux besoins des territoires d’Outre-mer.
Source : RCI