L’événement a commencé par la tenue d’une commission sur le thème de la « Prévention et sécurité », en présence de représentants de l’État et de plusieurs élus locaux. Les échanges et les débats ont eu lieu avec des fonctionnaires de la gendarmerie et de la police, ainsi que le préfet, le procureur, les représentants de la ville de Fort De France, de l’ACC’DOM (Association des Communes et Collectivités D’Outre-Mer) et une délégation de l’association France Urbaine qui regroupe les élus d’agglomérations et de villes de plus de 100 000 habitants.
Débats sur les violences urbaines
Le commandant de la gendarmerie de Martinique, le Général William Vaquette, tente d’expliquer cette explosion des violences urbaines :
La priorité, c’est toujours la drogue parce qu’elle inonde le marché, mais l’urgence, c’est les armes.
Après la Guyane, la Martinique est le 2ème département le plus criminel de France, avec un ratio d’homicides de 5,96 pour 100 000 habitants, soit six fois supérieur à la moyenne nationale.
William Vaquette explique que si la Martinique est l’un des départements les plus criminels de France, c’est en raison du contexte régional particulièrement instable :
Le commerce inter-îles existe bien au départ d’Amérique : les armes qui sont vendues par les États-Unis, le Venezuela qui s’est un peu effondré d’un point de vue économique et politique, la Colombie qui a multiplié sa production de cocaïne. On subit autour de nous la dégradation de la situation sur la route de la drogue.
Prévention et médiation
Lors de ces échanges, le contrat territorial de sécurité et de prévention bâti par le préfet Lalanne a été évoqué. Maxime Merlin, conseiller institution et sécurité à France Urbaine, souligne la nécessité d’un renforcement de la prévention et de la médiation. Il met en avant l’amélioration du lien entre la police et la population comme une priorité :
Les élus se sont rendus compte qu’il y avait beaucoup d’efforts à mettre sur la prévention, sur la médiation, sur l’amélioration du lien police-population, par exemple.
Selon Jean-Claude Maes, président de l’ACC’DOM, l’association des communes et collectivités d’outre-mer, sans les moyens financiers, il ne sera pas possible de résoudre le problème de la délinquance dans les départements d’outre-mer.
Ces assises se dérouleront jusqu’au mercredi 25 octobre, avec d’autres commissions et des visites de terrain sur des thèmes tels que la lutte contre les squats, la gestion de crise et la sécurité civile face à des risques majeurs.
Source : RCI