La police nationale de Martinique en manque d’officiers

La Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN) en Martinique fait face à une pénurie d’officiers, avec 20% des postes non pourvus actuellement, selon le syndicat Synergie Officiers. Pour évaluer la situation sur place, Cyril Leteuil, délégué zonal Nouvelle-Aquitaine et Outre-Mer du syndicat, se rend dans l’île pour rencontrer les effectifs de police. Il s’agit de la première visite d’une série prévue sur 5 ans, en prévision des élections professionnelles de 2026.

Rencontres avec le préfet et le DTPN

Lors de son séjour, Cyril Leteuil a eu des entretiens avec le préfet et le Directeur Territorial de la Police Nationale. Selon le représentant syndical, la DTPN compte une trentaine d’officiers, mais fait face à des difficultés liées aux contrats qui limitent les officiers souhaitant se spécialiser dans des thématiques spécifiques liées au crime organisé en Martinique. Il y a donc un problème d’attractivité et de retour des officiers. Cette situation est préjudiciable compte tenu de la violence des faits criminels dans l’île, qui nécessitent des cadres spécialisés. Cyril Leteuil souligne notamment la nécessité de prendre le temps de comprendre le contexte local pour lutter efficacement contre le crime organisé, le trafic de drogue, d’armes et la traite d’êtres humains.

La mise en place de la DTPN

La DTPN a été lancée le 1er janvier 2022 en Martinique et, selon Cyril Leteuil, sa mise en place s’est globalement bien déroulée, avec une bonne synergie entre les services et une ambiance de travail sereine. Toutefois, après une semaine passée dans l’île et en recueillant les témoignages du terrain, le délégué syndical estime qu’il est nécessaire de mettre en place un « plan Marshall » pour renforcer les moyens humains et techniques de la police en Martinique.

Renforcer la coopération régionale

Cyril Leteuil souligne l’importance de renforcer la coopération régionale dans la lutte contre le crime organisé en Martinique. Il met en avant les problématiques spécifiques de la Caraïbe, avec des îles interdépendantes les unes des autres et des trafics d’armes et de stupéfiants. Il mentionne le travail de la DTPN et de l’Office anti-stupéfiants (OFAST), qui saisissent plus de 3 tonnes de cocaïne chaque année. Il insiste sur la nécessité de renforcer la coopération avec la Direction de la Coopération Internationale de Sécurité à Sainte-Lucie et les autorités de Saint-Martin pour lutter contre le trafic d’êtres humains. Il souligne également l’importance de mettre en place des moyens techniques pour contrecarrer les plans des criminels les plus audacieux.

Source : RCI