Réunion sur le coût de la vie en Martinique
Ce jeudi matin à 10 heures, les acteurs de la grande distribution, les instituons mais aussi les associations dont le RPPRAC sont conviés à une nouvelle table ronde sur le coût de la vie en Martinique.
Quelques heures avant cette réunion, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier s’est exprimé en direct dans le journal de RCI.
Il a notamment levé le voile sur les échanges à venir ce jeudi :
Il s’agit essentiellement de faire le point sur les réunions techniques qui se sont tenues depuis la semaine dernière, de réaliser un partage d’informations sur l’évaluation des coûts, la faisabilité de tout ou partie de ces propositions, le calendrier également, parce que certaines relèvent de décisions qui ne peuvent être prises immédiatement dans la mesure où elles relèveraient d’une décision gouvernementale. D’autres peuvent être mises en œuvre immédiatement, mais il faut veiller à ce qu’elles soient coordonnées en tout ensemble
Baisse de l’Octroi de mer
Hier, Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, a proposé un octroi de mer à 0% sur 54 familles de produits de première nécessité. Une mesure qu’il a conditionné à des moyens de contrôle des effets de cette exonération. C’est sur ce point précis, que le préfet a répondu
Conditionner une dépense publique à l’efficacité l’efficience de celle-ci est naturellement légitime. Et l’exigence de transparence qu’il évoque, elle est nécessaire, absolue dans la mesure où l’argent public est dépensé, qui est l’argent finalement de tous les Français. Donc, il faut pour cela mettre en place des dispositifs de contrôle. L’état s’est affiché comme possible garant de ces dispositifs. Nous disposons de moyens. Il y en a d’autres qui peuvent être augmentés, celui de l’OPMR et la proposition qui est faite d’avoir une mission de contrôle, naturellement, s’inscrit dans cette logique. Conditionner également la mise en œuvre de ces mesures à des décisions qui relèvent de compétences d’un niveau supérieur aux autorités qui sont en Martinique, c’est-à-dire à un niveau gouvernemental, dépend bien entendu de la formation, de l’installation du gouvernement dont vous avez compris qu’il n’est pas encore installé et qu’il le sera à partir de la semaine prochaine
Retransmission de la table ronde
La semaine dernière, le RPPRAC avait quitté la première table ronde en raison du refus du préfet de retransmettre en direct les échanges. Jean-Christophe Bouvier qui dit comprendre la nécessité de transparence s’oppose néanmoins à la captation en direct de la réunion de ce jeudi. Le préfet ouvre néanmoins la porte à des alternatives :
Le RPPRAC est invité à participer à cette réunion au même titre que les associations de consommateurs, dans la mesure où il est porteur d’un message et qu’il se mobilise pour que des mesures soient prises contre la vie chère en Martinique. Les débats autour de cette table ronde sont fluides, ils sont sincères. Ils expliquent la détermination de chacun à parvenir à un accord. Mais ils ne peuvent avoir cette sincérité que dans un cadre où on s’affranchit des postures. Et ces postures là, elles reviennent automatiquement dès lors qu’il y a une caméra dès lors qu’il y a un enregistrement, une diffusion en direct. Donc non, cette diffusion ne sera pas possible. Par contre, j’ai proposé, et ça a été accepté, que des journalistes assistent en tant qu’observateurs à ces débats et puissent témoigner à l’issue de la transparence et de l’engagement des parties
Incidents à Dillon
Mercredi après-midi, des incidents ont éclaté sur le parking de Carrefour Dillon. Des policiers et des gendarmes mobiles ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui se mobilisaient pour garder l’enseigne fermée. Jean-Christophe Bouvier se refuse à parler de durcissement de la réponse de l’Etat face aux blocages mais se place en garant des libertés :
Il n’y a pas de durcissement de la réponse policière. Elle est la même depuis le début. C’est-à-dire que toute exigence de transparence, de justice, de vérité est légitime. Le combat contre la vie chère, comme le combat contre le scandale du chlordécone, sont légitimes et nécessaires à l’exigence démocratique. Néanmoins, ça ne légitime pas l’usage de tous les moyens. Et la désignation de coupable, qui le serait par nature en raison de leurs origines, de leur couleur de peau ou des crimes commis par leurs aïeux, est inacceptable et doit être condamnée, comme la volonté de priver les Martiniquais de la possibilité de se ravitailler librement
Reste à voir comment ces prises de position du préfet seront accueillies par les différents protagonistes de cette crise. Le RPPRAC a appelé ses troupes à se réunir sur la Savane à 9 heures, avant de se rendre en préfecture.
Ecoutez l’intégralité de l’entretien du préfet. Une interview menée par Isabelle Hamot :
Source : RCI