Les enquêtes ont débuté grâce à un signalement d’un des suspects qui voyageait fréquemment. Ces courts séjours ont attiré l’attention des forces de l’ordre, qui ont donc décidé de placer ses conversations sous écoute et de le filer.

Un réseau bien organisé : logement, voyages et voiture

Les investigations ont révélé l’existence d’un réseau structuré. Chaque membre avait un rôle précis, allant de la location de véhicules à l’acheminement des passagers en passant par l’achat de matériel de bricolage. Une maison située à Rivière-Salée était utilisée par le premier suspect pour le conditionnement des stupéfiants.

La perquisition a permis de trouver une presse hydraulique, une balance électronique, ainsi que deux cocottes remplies de cocaïne. En plus de cela, 250 ovules et boulettes de cannabis ont été saisis sur des mules. Les trafiquants acheminaient du cannabis depuis l’Hexagone et de la cocaïne lors du vol retour.

La poudre blanche saisie avait une pureté de 70% et était considérée comme de très bonne qualité. La valeur estimée de ce butin était d’environ 500 000 euros une fois arrivé sur le territoire continental.

– Comment avez-vous réussi à ingérer une quarantaine d’ovules ?

– J’étais tellement désespéré, je ne peux pas vous expliquer comment j’ai fait !

Une dette qui bouleverse une vie

Seul l’un des cinq accusés est revenu en Martinique pour se défendre dans cette affaire de stupéfiants, les deux autres sont toujours recherchés par la justice. Lors de son témoignage à la barre, le prévenu s’est exprimé clairement mais a montré de la crainte à certains moments, notamment lors de questions précises posées par la présidente du tribunal.

Quatre ans après son arrestation, il craint toujours des représailles. Le prévenu a confirmé qu’il avait agi pour rembourser une dette familiale contractée auprès d’un revendeur en France métropolitaine.

Cet homme, qui était inséré professionnellement, devait rembourser près de 5000 euros, il avait donc accepté de devenir une mule en se rendant en Martinique et en Guyane.

Je reconnais mes actes, je n’en suis pas fier ! J’ai commis une erreur et je dois en assumer les conséquences. Je prends cela comme une leçon et je suis prêt à aller de l’avant.

« La cocaïne, un commerce de la mort »

Le procureur de la République a été clair dans ses réquisitions. Il a souligné les quantités relativement modestes produites par ce trafic et a regretté l’absence des quatre autres suspects.

Le magistrat a également fermement condamné leur mode de fonctionnement sur le territoire. La Martinique était devenue une véritable plaque tournante dans leur réseau grâce aux rotations des mules.

Le ministère public a détaillé l’implication de chacun des cinq hommes et a demandé des peines de prison fermes allant de 6 mois à 6 ans. Le tribunal, dans son jugement, a été encore plus sévère en condamnant tous les prévenus à des peines commençant à un minimum de 2 ans d’emprisonnement et allant jusqu’à cinq ans. De plus, ils devront payer solidairement une amende douanière de 20 000 euros. La juridiction a également émis deux mandats d’amener pour deux des prévenus qui n’ont jamais été interpellés.