Renouvellement de l’autorisation du glyphosate par la Commission européenne

La Commission européenne a récemment prolongé l’autorisation du glyphosate pour une période de 10 ans, malgré la promesse d’Emmanuel Macron de s’en débarrasser. Cette décision a été prise en raison d’une absence de majorité parmi les États membres de l’Union européenne pour voter contre. La France s’est abstenue lors du vote. Cette nouvelle est très préoccupante pour de nombreux spécialistes qui mettent en garde contre les effets dévastateurs de ce pesticide combiné à d’autres herbicides.

Le maintien de l’autorisation du glyphosate accroît les risques pour la population, notamment en ce qui concerne la baisse de la fertilité observée depuis 50 ans chez les hommes et les femmes. De plus, les problèmes de développement chez les jeunes enfants risquent également de se poursuivre. Il est important de noter que ces effets ne sont probablement pas uniquement causés par le glyphosate, mais résultent de l’effet cocktail de plusieurs substances. Il est donc essentiel de réduire l’utilisation de ces produits.

Importation de 932 tonnes de glyphosate en Guadeloupe

Il est difficile de déterminer si la Guadeloupe fait toujours partie des départements français les plus consommateurs de glyphosate en 2023. Selon l’association Générations Futures, 932 tonnes de glyphosate ont été importées en Guadeloupe en 2020. Cette quantité importante d’herbicide forme une synergie de pesticides avec une autre molécule bien connue dans la région, le chlordécone. L’utilisation du glyphosate en Guadeloupe favorise l’érosion des sols après les fortes pluies, ce qui entraîne le transfert du chlordécone des sols vers le milieu aquatique.

Peu de réactions locales

La France, y compris les Antilles, se retrouve dans une situation délicate, en raison du manque de solutions alternatives pour remplacer le glyphosate. De nombreux agriculteurs dépendent encore de ce pesticide pour assurer le rendement de leurs cultures. Cependant, selon les experts, cet argument ne tient pas. Ils affirment que si nos systèmes agricoles étaient plus diversifiés et ressemblaient davantage aux écosystèmes naturels, nous n’aurions pas besoin de retirer les mauvaises herbes, car elles ne pourraient pas s’installer en raison du manque de lumière. Une couverture du sol avec plusieurs cultures tout au long de l’année serait une solution.

Sur le plan politique, peu de voix se sont élevées au niveau local pour dénoncer cette décision. Seule la Fédération du Parti socialiste de Guadeloupe a exprimé son opposition, considérant cette décision comme une conséquence directe du déni de justice dans l’affaire du chlordécone.

Source : RCI