Les canicules marines, c’est un phénomène similaire aux incendies terrestres, sauf qu’ils se produisent dans les mers et les océans. À la fin du mois de juillet, une bouée située à 60 kilomètres de Miami, près de l’Arc Antillais, a enregistré une température de 38 degrés. Il s’agit d’un record de température, bien plus élevé que les 37,6 degrés relevés dans la baie du Koweït en 2020.
Des conséquences préoccupantes
Le dépassement des seuils de température de l’eau sur une courte période et dans certaines régions n’est pas nouveau. Cependant, ce qui est nouveau, c’est la fréquence et la généralisation de ce phénomène à l’échelle mondiale, ce qui risque de devenir la norme, comme l’explique Jean-Marie Flowers, écologue.
En premier lieu, cela réduit la quantité d’oxygène dans l’eau, car plus l’eau est chaude, moins elle peut contenir d’oxygène dissous. Or, c’est cet oxygène que respirent les coraux, les algues, les poissons, etc. Et il y en a déjà très peu dans l’eau en temps normal. Il y en a beaucoup moins que dans l’air. Cela perturbe et dérègle l’écosystème autant que les grands incendies. Mais c’est très grave, d’autant plus que la majorité de la chaleur causée par le changement climatique est absorbée par les océans.
Ces épisodes de canicule ont des conséquences sur la faune et la flore marine. Certaines conséquences, comme le blanchiment des coraux, sont déjà observables par les océanographes. Sans tomber dans le catastrophisme, Marianne Aimar, directrice de l’École de la Mer, prévoit d’autres conséquences préoccupantes.
Des scientifiques en Floride, ainsi qu’au Belize, dans le golfe du Mexique, ont observé des températures de 38 degrés dans l’eau de mer. Ils ont constaté une hécatombe de coraux dans ces zones. Sur deux sites, ils ont perdu 100% des coraux transplantés âgés de plus de 10 ans. Pour préserver la diversité génétique de ces coraux, ils ont décidé de les sortir de l’eau et de les placer dans des aquariums publics ou privés à terre, où ils peuvent passer cette période de chaleur à l’abri dans une eau tempérée.
Si cette vague de chaleur se déplace vers les eaux de la Caraïbe du Sud, cela représenterait une menace supplémentaire pour les coraux de l’archipel, qui sont déjà fortement affaiblis.
Source : RCI