Rencontre avec la directrice générale de la Sacem aux Antilles
Cécile Rap-Véber, directrice générale de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique), est actuellement en visite aux Antilles. Pendant son séjour, elle prend le temps de rencontrer les membres de la Sacem et les équipes de Martinique et de Guadeloupe.
L’objectif de cette rencontre est de faire le point sur les évolutions du monde musical, notamment en ce qui concerne la digitalisation et l’intelligence artificielle.
La protection et la rémunération des auteurs, compositeurs et chanteurs
Lors d’une interview accordée à RCI Martinique, Cécile Rap-Véber évoque également la question de la protection et de la rémunération des auteurs, compositeurs et chanteurs. Face aux nouveaux modes de consommation de la musique, la Sacem a dû s’adapter pour assurer la protection et la rémunération de ses adhérents.
Selon la directrice générale, la rémunération des auteurs-compositeurs est aujourd’hui principalement assurée par le digital, suivi des concerts en live et des médias. Cependant, cette situation peut varier considérablement en fonction du profil de chaque artiste. Certains ne touchent presque rien des plateformes de streaming, mais gagnent leur vie grâce aux concerts en live. D’autres, qui produisent de la musique pour l’image, le VOD, bénéficient d’une bonne rémunération grâce aux médias.
La Sacem s’est imposée comme leader mondial de la gestion collective en trouvant des accords avec toutes les plateformes, surpassant ainsi les Américains et les Anglais.
La Sacem et les accords avec les plateformes
La Sacem a été la première société au monde à trouver un accord avec Facebook Meta, Tik-Tok et Netflix. Ces accords permettent d’assurer une juste rémunération pour les auteurs, compositeurs et chanteurs.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important dans le domaine de la musique. Certaines œuvres sont entièrement créées par des IA et se retrouvent ensuite sur les plateformes de diffusion. On parle alors de « Fake stream ».
Les défis de l’intelligence artificielle dans la musique
Cécile Rap-Véber explique qu’il est essentiel de distinguer les œuvres créées par des humains de celles créées par des machines. La Sacem a exercé son droit d’opposition pour interdire aux intelligences artificielles d’utiliser leurs œuvres sans leur consentement. Cette action a été suivie par d’autres sociétés, qui reconnaissent le leadership de la Sacem dans ce domaine.
En outre, il est nécessaire de mettre en place un système de rémunération pour les créateurs dont les œuvres ont été utilisées par des IA. Certains pays ont déjà adopté des lois et des jurisprudences qui stipulent que si une œuvre a été entièrement créée par une machine, elle ne peut pas être utilisée.
La Sacem travaille en collaboration avec de nombreuses start-ups et distributeurs pour trouver des solutions à ces problématiques, mais il n’existe pas encore de solution révolutionnaire.
Source : RCI