Un week-end décisif à Riyad pour la Martinique
La Martinique se trouve actuellement à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, pour la 45ème session du Comité du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans cette ville construite au milieu du désert, les discussions se déroulent dans le grand hall climatisé de la Tour Al-Fasailiah, l’un des hôtels de luxe les plus emblématiques du pays. Malgré les fortes chaleurs estivales, les décisions importantes se prennent dans une ambiance fraîche et studieuse.
Les délégations de 195 pays sont présentes pour décider du sort des différentes candidatures. Le Comité du patrimoine mondial, composé de 21 États parties et présidé par l’Arabie saoudite, est chargé de prendre les décisions ce week-end. La France, bien que n’étant pas représentée en ce moment, est présente aux côtés des autres nations et l’avenir de la Martinique dépendra des représentants internationaux.
La phase intense des délibérations
Depuis le 10 septembre, la 45ème session est en cours et a principalement été consacrée à l’examen des sites déjà classés. Ce vendredi a été réservé aux derniers dossiers avant de passer aux nouvelles candidatures, dont celles de la Martinique qui seront examinées à partir de demain, samedi après-midi.
Des discussions stratégiques et actives
À partir de ce week-end, la phase la plus intense de la session commencera, du moins pour ce qui concerne la Martinique. La Montagne Pelée et les Pitons du Nord seront examinés pour leur éventuelle inscription. Au total, une cinquantaine de dossiers sont candidats et seront présentés un par un. Les délibérations pourraient durer jusqu’à mardi soir, mais le Comité rendra sa décision après chaque examen. Tous les dossiers peuvent être retenus ou rejetés.
Pendant ce temps, la délégation martiniquaise, composée de représentants du Parc national et de la Collectivité Territoriale de Martinique, est présente à Riyad depuis jeudi soir pour se préparer à toutes les éventualités. Il faudra être prêt à répondre à toutes les questions possibles et à surmonter les obstacles. Des enjeux diplomatiques et stratégiques sont également en jeu.
Un dossier crédible mais des recommandations de l’UICN
Le dossier martiniquais est crédible et a été retenu comme possible Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE), un critère essentiel pour le Comité. Cependant, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), chargée d’analyser les candidatures de sites naturels pour l’UNESCO, a recommandé de différer l’inscription afin de compléter la demande, notamment en ce qui concerne l’élargissement du périmètre.
Habituellement, l’avis de l’UICN est suivi, sauf si un des États parties propose un amendement. Dans ce cas, la Martinique pourrait renforcer son dossier, répondre aux remarques des experts et espérer obtenir son inscription. Et bonne nouvelle, l’Égypte a déposé un amendement ce vendredi soir, ce qui pourrait tout changer, car le Comité a le dernier mot. Si la défense est convaincante, les 21 représentants pourraient décider à l’unanimité d’intégrer la Montagne Pelée et les Pitons du Nord à la liste des sites déjà inscrits.
Présentation du dossier ce week-end
La session des nouvelles candidatures débutera ce samedi à 16h30, et normalement, la Martinique présentera son dossier dimanche matin, car il est prévu en 4ème position. Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, et Philippe Franc, ambassadeur de France à l’UNESCO, se chargeront de la présentation, accompagnés du reste de la délégation. L’arrivée de la délégation a été marquée par l’émotion de Serge Letchimy, conscient de l’importance de ce rendez-vous.
C’est un rendez-vous tellement important pour nous. On est partis pour cela et il faut être extrêmement vigilant, persuasif, ne pas bégayer, trouver les bons mots… On a fait un beau travail technique, c’est un dossier ancien, la population a suivi et n’est pas contre, au contraire, les maires aussi ont été entendus, donc c’est un défi terrible pour la Martinique et il faut gagner ! On a bon espoir.
Le timing reste incertain, car la durée de chaque examen peut varier de 15 minutes à trois heures, en fonction du consensus ou de la nécessité d’amender et de défendre le dossier. Il se murmure à Riyad que les premières candidatures pourraient prendre plus de temps et que l’échéance pourrait être repoussée à dimanche après-midi. Cependant, tout cela sera confirmé par l’agenda actualisé qui sera publié dans la matinée.
Source : RCI