Recours contre l’Etat pour lutter contre l’exploitation illégale de l’or en Guyane
Six associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Cayenne pour dénoncer les « carences fautives » de l’Etat français dans la lutte contre l’exploitation illégale de l’or en Guyane. Ces associations, dont Wild Legal et la Coopération des organisations des peuples autochtones, demandent la reconnaissance des préjudices environnementaux et sanitaires causés par l’orpaillage illégal, ainsi que l’indemnisation des victimes.
Cette exploitation illégale de l’or est un fléau en Guyane, avec des conséquences désastreuses sur l’environnement, la santé et la société. Selon la préfecture de Guyane, il y aurait entre 6 000 et 8 000 chercheurs d’or clandestins répartis sur 300 chantiers illégaux et 100 sites primaires. Chaque année, environ 10 tonnes d’or sont extraites illégalement, contre seulement une tonne pour la filière légale.
Les impacts environnementaux et sanitaires de l’orpaillage illégal
Pour extraire l’or, les orpailleurs clandestins détruisent des centaines d’hectares de forêt chaque année. Ils utilisent également des lances à eau à haute pression, qui dégradent les sols et génèrent d’importantes quantités de boue polluante. Selon Wild Legal, environ 7 000 tonnes de boue sont produites chaque jour.
En plus de ces dégâts environnementaux, l’utilisation massive de mercure, interdit en France depuis 2006, contamine les sols, les rivières et les êtres humains. Environ 13 tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans le milieu naturel, ce qui entraîne notamment des troubles neurologiques.
Les efforts de lutte contre l’orpaillage illégal
La préfecture de Guyane affirme déployer « des moyens considérables » pour lutter contre l’orpaillage illégal et se dit engagée dans cette lutte depuis les années 2000. En 2022, plus de 1 000 patrouilles ont été menées et 59 kg de mercure et 5 kg d’or ont été saisis.
Toutefois, malgré ces efforts, les chantiers d’orpaillage illégal restent rentables. En effet, le prix du gramme d’or a doublé ces dernières années, passant de 30 euros en 2019 à 60 euros aujourd’hui. De plus, les orpailleurs peuvent facilement se réapprovisionner en matériel auprès de comptoirs situés sur la rive surinamaise du fleuve Maroni, qui fait office de frontière entre la Guyane et le Suriname.
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Source : RCI