La situation de Kéziah Nuissier et les propos de Maître Eddy Arneton

En novembre 2020, une vidéo et des articles de presse ont relayé les propos de l’avocat, lors d’une conférence de presse sur la situation de Kéziah Nuissier.

Maître Eddy Arneton avait vivement critiqué l’attitude des magistrats pendant la garde à vue du militant anti-chlordécone. Suite à cela, une plainte a été déposée par la procureure adjointe de Fort-de-France de l’époque, Karline Bouisset.

Ainsi, l’avocat martiniquais sera jugé pour diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris. L’ordonnance de renvoi a été rendue cette semaine.

La logique du renvoi

Pour Maître Emmanuel Mercinier, l’avocat de Maître Arneton, la décision de renvoi est tout à fait logique car elle ne porte pas sur le fond de l’affaire pour l’instant.

En matière de diffamation, la mise en examen et le renvoi sont automatiques. Le juge d’instruction doit simplement vérifier si le propos est public et identifier l’auteur du propos.

Ainsi, selon Emmanuel Mercinier, cette ordonnance de renvoi confirme simplement que le propos était public et identifie l’auteur.

L’avocat soutient également que Maître Arneton a simplement fait son travail en s’exprimant dans les médias.

Dans les affaires qui l’exigent, les avocats sont amenés à prendre la parole dans les médias. C’est ce qu’a fait Eddy Arneton dans des termes qui me paraissent raisonnables.

Une tentative de « bâillonner Eddy Arneton »

Maître Mercinier affirme qu’il s’agit d’une tentative de « bâillonner Eddy Arneton » à travers la plainte pour diffamation de la procureure de la République.

Je crois pouvoir dire que Maître Arneton est impatient de pouvoir s’expliquer en audience publique sur le bien-fondé et la légitimité de son propos, ainsi que le caractère abusif de la procédure dont il fait l’objet.

De plus, il souligne la stagnation d’un dossier lié à cette affaire, celui pour violence aggravée et violence policière.

Pour rappel, l’affaire Kéziah a débuté le 16 juillet 2020 devant l’ancien commissariat central de Fort-de-France. Le jeune militant avait alors été violemment interpellé par les gendarmes et les policiers après des affrontements. Kéziah Nuissier avait ensuite porté plainte contre les forces de l’ordre et l’autorité judiciaire sur conseil de ses avocats.

Les responsables des publications également renvoyés

Les responsables des publications qui avaient diffusé les déclarations de Maître Arneton, et qui sont également mis en examen pour diffamation publique dans cette affaire, seront également jugés devant le tribunal correctionnel.

En revanche, Maître Raphaël Constant, qui avait été placé sous le statut de témoin assisté dans cette procédure, a bénéficié d’un non-lieu partiel.

Source : RCI