La tragédie d’un ouvrier
Au Palais de Justice de Fort-de-France, le Ministère Public a prononcé des mots poignants lors du procès qui s’est tenu aujourd’hui. Il a souligné la difficulté de l’affaire, qui a été jugée près de trois ans après les faits.
Le 21 octobre 2020, un ouvrier de 55 ans a fait une chute mortelle d’un échafaudage sur un chantier de construction à l’Etang Z’Abricots. Rodrigue Joachim, un père de famille, a succombé à ses blessures.
Aujourd’hui, ce sont les employeurs de la victime qui comparaissent devant la justice. Le Procureur a estimé que l’entreprise a fait tout son possible pour assurer la sécurité de ses chantiers, ce qui a conduit à des réquisitions relativement légères.
Il a demandé une amende de 20 000 euros pour la société Ageco, dont la moitié avec sursis, 5000 euros pour la société Promotion, dont la moitié avec sursis, et 2000 euros avec sursis pour chacun des trois employeurs.
La défense plaide l’absence de lien de causalité
L’avocat de la défense, Maître Philippe Sénart, a plaidé en faveur de la reconnaissance de l’absence de lien de causalité entre l’accident et la conduite de l’entreprise en matière de sécurité. Il a souligné l’engagement de ses clients envers la sécurité sur le chantier.
Il y avait ce qu’on appelle un quart d’heure sécurité au cours duquel, quasiment quotidiennement, étaient rappelées les règles de sécurité. Et malheureusement, même ces mesures qui avaient été prises n’ont pas empêché cet accident mortel. L’inspection du travail a relevé un certain nombre d’éléments. Il n’y a pas de vision sur le salarié. Donc, c’est pour ça que subsiste effectivement ce doute-là.
La décision finale sera rendue le 9 octobre prochain.
Source : RCI